ENFANT ET LE MAUDIT (L')
Siùil, a Rùn

 
"L’Intérieur" est le nom qui a été donné à la zone où vivent les humains. Par opposition, c’est au nom de "L’Extérieur" que répond l’autre zone, celle habitée par de monstrueuses créatures qu’il ne faut pas toucher sous peine de subir puis de transmettre, à son tour, la Malédiction dont elles sont porteuses.

Sheeva est une toute jeune fillette humaine qui a été abandonnée mais qui reste persuadée qu’elle va un jour retrouver sa tante. C’est en tout cas ce que lui a dit le "Professeur", une créature de l’Extérieur avec qui elle vit en sachant qu’elle ne doit pas entrer en contact physique avec lui.

Un jour qu’elle est sortie dehors pour attendre le retour de sa tante, elle a croisé le chemin de soldats humains. Ceux-ci avaient pour mission de la tuer car pour l’avoir vue un peu plus tôt aux côtés du Professeur, ils la soupçonnaient de porter en elle la Malédiction…
 

Par sylvestre, le 22 mai 2017

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Notre avis sur ENFANT ET LE MAUDIT (L’) #1 – Siùil, a Rùn

 
Une petite fille toute blanche et un grand personnage monstrueux filiforme et noir, une jeune humaine et une vieille créature fantastique, deux âmes réputées ne pas pouvoir cohabiter mais qui vivent ensemble en harmonie… Ce récit entre mythologie et moyen-âge semble tout avoir de la fable pleine de bons sentiments et pleine de nobles enseignements sur la tolérance et le vivre ensemble.

Sans savoir comment ils se sont rencontrés, on rentre dès les premières planches dans l’intimité de la petite fille et de son protecteur. Le "Professeur", protège en effet au quotidien la petite Sheeva des autres puisque, dans leur univers, deux populations se menacent perpétuellement. Il la protège également de lui-même puisqu’il est de l’Extérieur alors qu’elle est une humaine, de l’Intérieur…

Il devrait y avoir de la peur dans les yeux de Sheeva car le Professeur est monstrueux et parce qu’il ne fonctionne pas comme elle : il n’a pas de bouche pour manger, par exemple. Mais lorsqu’on est tout jeune, on ne fait pas la différence entre le bien et le mal, entre le beau et le laid, entre le fréquentable et le maudit… Et on fait confiance ! C’est la chance de la petite héroïne : être "tombée" sur une créature de l’Extérieur qui va au-delà des problèmes intercommunautaires qui gangrènent leur monde et qui est lucide sur la situation et sur la faiblesse de sa protégée. Sheeva est toute innocente et elle ne mesure pas encore les dangers qui existent autour d’elle. Le Professeur est quant à lui attentif et prévenant. Apaisant, aussi.

C’est de l’amour qu’il montre finalement à Sheeva lorsqu’il prend toutes les précautions pour qu’aucun contact physique n’ait lieu entre eux deux ; contact qui verrait (mais en est-on sûr ?) la transformation de la petite humaine, à son tour, en une créature monstrueuse.

Quelques éléments nous permettent d’imaginer des scenarii : le Professeur ne serait-il pas lui-même la fameuse tante disparue ?! D’autres nous tiennent en haleine, comme celui qui permet le suspense de fin d’ouvrage…

L’enfant et le maudit
est une histoire à la fois toute mignonne et angoissante, où les ambiances sont à la fois douces ou oppressantes… Sur ces opposés (mais ne devrait-on pas dire : "Sur ces complémentaires" ?), ce tome 1 lance bien cette aventure originale et séduit le lecteur ; qui sera d’autant plus sensible s’il a aimé des bandes dessinées comme The Ancient Magus Bride ou des titres entre réalité et onirisme comme certains de Tony Sandoval, par exemple.

Etrange et attirant… Curieux et envoûtant… Sombre mais beau… A découvrir !
 

Par Sylvestre, le 22 mai 2017

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