L'homme gribouillé

La quarantaine, Betty Couvreur est correctrice pour un grand éditeur, mais elle reste dans l’ombre de Maud, sa mère qui a écrit pas mal de livres à succès pour enfants.
Cependant, un soir, sa fille Clara reçoit l’étrange visite d’un inconnu qui recherche Maud qui devait lui remettre un paquet, mais elle n’est pas venue… Il lui révèle alors que dorénavant elle devra assumer le rôle de sa grand-mère qui vient de tomber dans le coma…
Bien décidée à tirer cette histoire au clair, Betty se lance alors, en compagnie de Clara, sur les traces de celui qu’il faut désormais appeler Max Corbeau. Mais pour élucider tout ça Betty doit creuser l’histoire de sa mère, découvrir son vrai nom et les secrets qui se cachent dans sa famille…

Par fredgri, le 28 janvier 2018

Notre avis sur L’homme gribouillé

Cet énorme pavé de 320 pages se lit pourtant d’une traite.
Car une fois qu’on rencontre Betty et Clara, qu’on voit apparaître pour la première fois le mystérieux Max Corbeau (celui qui nous tourne le dos sur la couverture) on ne peut que tourner les pages, l’œil rivé sur l’histoire qui se déroule devant nous !

Serge Lehman nous offre ici une sorte de polar/thriller haletant qui nous plonge progressivement en plein fantastique, dans des ambiances tendues, sombres ou la famille de Betty, les femmes surtout, prend de plus en plus d’importance !
L’écriture est à la fois très adroite et d’une extrême minutie, tout en gardant cette étincelle d’émotion, de finesse. Nous glissons de plus en plus vite dans cette quête de l’identité ou Betty doit se servir de ses souvenirs pour comprendre à la fois qui est cet homme qui a menacé sa fille, qui a fait chanter, pendant des années, sa mère et qui semble surgir du passé, mais surtout quel est le sens de toute cette histoire.
Un scénario très profond, plein de petites subtilités sur le duo mère/fille qui prend de plus en plus de consistance au fur et à mesure de notre progression dans l’album. Mais ce que j’ai surtout beaucoup apprécié, c’est le lent glissement dans le fantastique, sans que l’on ne s’en rende véritablement compte, en plus. C’est incroyablement bien dosé, avec des personnages très bien caractérisés, plein de charme et très vivants.

De plus, Frederik Peeters nous livre ici des planches très expressives, avec une mise en scène soignée et très dynamique. La fluidité naturelle de ses cases nous entraîne dès le début dans une lecture en continu, captivante.

Je dois bien dire que j’ai réellement eu du mal à lâcher cette histoire ou une mère et sa fille décident de plonger au fond d’elles même pour trouver la solution à ce qui leur arrive, d’une part, mais surtout pour arriver à s’en sortir… Mieux se comprendre, accepter son héritage, se reconstruire…

En refermant ce très bel album, on reste encore un peu interloqué par ce qui vient de se passer sous notre nez, on aurait peut-être même envie de reprendre cette lecture…

Le gros coup de cœur de ce début d’année !

Par FredGri, le 28 janvier 2018

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