1279

 
C’est un véritable cours d’Histoire qui nous est dispensé, et, avec, c’est aussi une avalanche de dates, de lieux et de personnages qui nous tombe dessus ! Quel rythme ! Quelle densité ! Et inutile de vous dire que certains protagonistes sont parfois nommés en haut d’une planche pour disparaître du récit au bas de la même planche ! Mais "Pas de panique" ! Parmi ce chapelet de personnages qu’on voit défiler, certains vont se distinguer et c’est ceux, moins nombreux, qu’on retrouvera alors dans la suite du récit.

Cette longue introduction est assumée : son objectif est de remettre la bataille de Yashan dans son contexte avant de nous la conter. Il faut juste ne pas trop se laisser étourdir par la succession des noms chinois qui nous sont listés et qui peuvent dérouter même le plus appliqué et le plus attentif des lecteurs !

Après cette longue mais nécessaire introduction, c’est au tiers du livre, à la page 105, que le zoom est fait sur la baie où se situe l’île de Yashan puis sur les événements qui s’y sont déroulés. L’unité de temps se réduit alors et c’est un véritable compte-rendu, un véritable rapport militaire qui nous est donné à lire : le journal, instant après instant, de cette terrible bataille qui a ensanglanté les eaux autour de l’île de Yashan en 1279. Une bataille d’autant plus intéressante qu’elle a vu, face aux Chinois qui se défendaient contre l’envahisseur : des Mongols, autrement dit des guerriers à l’époque réputés imbattables sur le plancher des vaches mais sur qui on n’aurait pas parié un kopeck dans le cadre d’une bataille navale !

L’aspect du dessin est artisanal mais l’auteur Bo Lu a utilisé pour La bataille de Yashan l’outil informatique. Peut-être est-ce pour cela que son trait varie parfois d’une planche à l’autre (très gras ou plus fin) et que parfois, l’impression donne un rendu un peu flou ? Quoi qu’il en soit, on peut dire que l’artiste n’a pas ménagé sa peine et c’est avec des planches très fournies et pleines de détails qu’il fait de nous des témoins de cette sombre et traumatisante page de l’Histoire de son pays natal la Chine.

Après La bataille de Shanghaï, 1937, Bo Lu a re-signé avec La bataille de Yashan, 1279 une nouvelle superbe fresque historique que les amateurs de récits de combats "au plus près des hommes et des horreurs de la guerre" apprécieront. C’est à découvrir aux éditions Urban China.
 

Par Sylvestre, le 26 juin 2017