La guerre de Catherine

Les parents de Rachel Cohen sont partis avec la guerre, depuis elle vit avec ses camarades à la Pension de Sèvres qui accueillent les "enfants de la guerre", orphelins ou non… Malgré tout, un jour on annonce l’arrivée d’un détachement Allemand et les enfants juifs (dont Rachel) doivent à la fois fuir et changer d’identité… Rachel devient donc Catherine Colin et elle est confiée à la résistance. Elle se retrouve d’abord à la Pension des Sœurs de la Sainte Providence, puis dans une ferme et un orphelinat avant de rencontrer Cristina avec qui elle passe la fin de la guerre, dans les montagnes… Mais pendant tout ce temps, jamais la photo ne l’abandonne…

Par fredgri, le 20 juin 2017

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Notre avis sur La guerre de Catherine

Adaptant son propre livre paru en 2012, Julia Billet nous raconte les souvenirs romancés de sa mère, de cette guerre et de la fuite de ces enfants juifs baladés de refuges en familles d’accueil, ballottés pour ne pas être capturés, enfermés ou même tués…

Néanmoins, le scénario ne s’affiche jamais sous un angle larmoyant ou plaintif, certes c’est bourré d’émotion, mais nous voyons les évènements des yeux de cette jeune fille qui garde l’espoir de l’après, qui découvre les choses, s’adapte et prend soin de ceux qui l’entourent. Il n’est plus temps de se lamenter, il faut survivre et se nourrir de ce qui nous arrive !
Et j’avoue que cette lecture édifiante m’a beaucoup touché.

Non seulement parce que le graphisme de Claire Fauvel se prête merveilleusement à cet exercice de mémoire, un coté épuré plein de charme, qui met en avant les courbes des vêtements, l’essentiel d’un décor, d’une ambiance, avec ce qu’il faut d’expressivité. Mais en plus parce que ces enfants, sous son pinceau, sont émouvants (la petite Alice est à craquer). Dès les premières pages on se laisse emporter par le rythme nonchalant de l’ensemble, cette découverte de l’histoire, de sa lenteur et cette tension qu’on sent sans qu’elle ne soit angoissante pour autant !

Ainsi, l’histoire se déroule doucement, on suit des yeux la silhouette de Rachel/Catherine, accompagnée par son indémodable appareil photo, qui saisit les moments comme personne. Elle déborde de générosité, les gens l’accueillent et s’y attachent, elle rencontre Étienne le photographe, elle croise la route de Cristina, de son mari, de son petit bébé… Toute cette expérience vient nourrir son regard, vient s’immiscer dans ses photos. La guerre se révèle à nous par sa périphérie, les allemands ne sont jamais très loin, il ne faut pas se faire remarquer !

Un très bel album qui se lit sans précipitation, qu’il faut apprécier pour ce qu’il nous propose, le portrait d’une jeune rescapé qui subit sans lâcher prise !

Très recommandé !

Par FredGri, le 20 juin 2017

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