Les Deux Van Gogh
Vincent Van Gogh est un peintre méconnu, un vagabond dont les oeuvres restent inconnues au public, et sont rejetées par les académiciens, autorité suprême en ce qui concerne l’art sous toutes ses formes en France au 19ème siècle. Théo, le frère de Vincent, travaille pour une galerie d’art influente à Paris. C’est par Théo, qui a su reconnaitre le talent et le génie de son frère, que va se faire la révolution du monde de l’art à Paris. Car Théo n’a qu’un but, faire connaitre les oeuvres de son frère, et lancer un nouveau mouvement dans le monde de l’art, à l’opposé de la perfection académicienne. Mais cela ne se fera pas sans heurts, et c’est là la tragique histoire des deux frères Van Gogh.
Par Clémence, le 3 septembre 2015
Notre avis sur Les Deux Van Gogh
Sous le trait d’Hozumi, Vincent Van Gogh est un dandy ténébreux aux cheveux bruns, bien loin de l’image du peintre roux aux traits saillants. Son frère Théo est également bel homme, un homme d’affaires hors pairs qui travaille chez le marchand d’art Goupil et Cie.
Théo a su reconnaitre le potentiel de Vincent, et ce depuis l’enfance, il tente alors de changer la vision de l’art à Paris, capitale des beaux arts. Car l’art académique se doit de représenter la beauté parfaite, absolue, l’art ne doit être accessible qu’à une élite d’érudits qui sauront l’apprécier. Théo rejette en masse ces concepts surannés, il veut rendre l’art accessible au peuple, il veut montrer la beauté de toute chose, une miche de pain, une prostituée, l’important est de donner une émotion, plutôt que de peindre absolument la perfection.
Hozumi nous livre ici sa vision du destin tragique de Vincent Van Gogh, et la réécriture du mythe de ce peintre incompris par ses pairs, détesté de l’académie, et pourtant l’un des artistes les plus influents de sa génération, connu et apprécié dans le monde entier pour ses oeuvres.
Hozumi apporte un certain romantisme à l’histoire bien connue du peintre, avec quelques facilités qui pourront en faire tiquer certains : non, on ne peut pas peindre une toile en une heure sous la neige, comme Vincent le fait pour raviver les souvenirs d’une vieille dame, et lui apporter le bonheur qu’elle attend.
On trouve dans ce manga quelques raccourcis historiques, et une dramatisation certaine, mais un vrai souci de montrer Van Gogh comme peintre fondateur, l’artiste dont les oeuvres ont révolutionné la vision de l’art à l’époque. Le conflit entre les académiciens et leurs beaux arts, et le naturalisme naissant, prend des proportions alarmantes, le monde de l’art est dépeint comme brutal, conflictuel, mais comme dans tout domaine, tout changement brutal, toute révolution, se fait dans la violence.
Une jolie histoire qui prend ses aises avec la vérité historique, mais apporte un charme et un romantisme réels à la belle histoire de Vincent Van Gogh, et de son plus fervent admirateur, son frère Théo.
Par Clémence, le 3 septembre 2015