OPUS
Volume 1
Chikara Nagai est un mangaka dont la série "Résonance" fonctionne assez bien. Mais cela lui demande beaucoup de travail. Alors qu’il n’a pas dormi depuis deux jours il se retrouve projeté un soir, à travers une planche, dans l’univers de sa série, aux côtés de l’héroïne Satoko, affrontant ainsi le machiavélique Masque que rien ne semble pouvoir arrêter ! Rin, un autre personnage de la série, semble pourtant parfaitement au courant du rôle de l’auteur et il semble près à tout pour s’abstraire de la conscience de son créateur… D’autant que l’intervention de Chikara commence à avoir des effets sur la réalité du récit…
Que se passe-t il ? Chikara va devoir trouver la clé du mystère… La police commence à sérieusement se méfier de cet inconnu qui connait le moindre recoin de cet univers !!!
Par fredgri, le 27 juin 2013
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782915517958
Notre avis sur OPUS #1 – Volume 1
"Résonance" commence comme un manga assez classique, des gentils qui se battent contre un méchant, on rajoute quelques pouvoirs psychiques pour corser le tout et voilà. Mais cette histoire n’est que le début d’Opus, que le récit dans le récit de cette meta-fiction.
Chikara est un artiste qui à un moment donné se retrouve propulsé dans l’univers qu’il a lui même imaginé. Il ne s’agit pas d’un rêve, sa présence influe sur la fiction et progressivement les rôles s’inversent, les personnages commençant à prendre conscience de leur statut fictif, que tout ce qu’ils ont vécu jusqu’ici a été inventé par ce fameux créateur, ce mangaka… Chikara est alors sur le point d’achever l’histoire en mettant en scène un autre de ses héros, le jeune Rin qui devrait mourir en éliminant le Masque… Mais le jeune personnage voit cette "mort" d’un mauvais œil, il décide de se rebeller et attire son créateur dans son propre manga, bouleversant alors le cours des choses au delà de ce qu’il pouvait imaginer…
Satoshi Kon, l’un des grands de l’animation nippone, décédé il y a trois ans, livre une série très profonde qui revient sur le rôle de l’artiste, sur l’étroit rapport entre la réalité et la fiction, comment chacun nourrit l’autre… Ce mangaka emporté dans le monde qu’il a créé, doit affronter la détresse de ses personnages qui décident de réagir face à la fatalité de cette vie scénarisée et pensée en terme d’efficacité. Avec des planches qui rappellent parfois certaines idées de Peeters et Shuitten, de Marc Antoine Mathieu.
Dans ce premier volume nous sommes donc entraînés dans un entre deux univers, planant parfois au dessus d’une mer de planches qui ouvrent sur une multitude de petites portes, sur le passé confronté au futur, tandis que les décors à peine finis s’effondrent devant les personnages interloqués ! Mais quand Satoko s’interroge sur la réalité de Chikara, qu’elle se demande si là aussi il n’y aurait pas un créateur/auteur au dessus, elle met le doigt sur une réflexion très intéressante et passionnante qui nous interroge sur le poid du destin, sur notre capacité de nous prendre en main. En lisant cette histoire le lecteur entre lui même dans cette fiction en se posant les mêmes questions métaphysique, voir philosophiques !
Mais attention, même si le fond de ce manga est très riche et propice à réfléchir sur pas mal de choses, sur notre statut de lecteur, entre autre, jamais il n’est pour autant pompeux, ni même froidement intellectuel ! Car ce qui mène toute l’intrigue, aussi alambiquée soit elle, c’est le rythme de l’histoire, cette course folle contre le temps ou Chikara doit à tout prix retrouver Rin, sauver Satoko et déjouer les plans du Masque. Alors, oui, il faut rester concentré, on est loin ici des mangas légers ou l’action prime, non, il faut rester vigilent tout en vivant une vraie expérience de lecture captivante mais extrêmement profonde !
Graphiquement, on se rapproche beaucoup du style d’Otomo, avec un aspect meta-textuel en plus.
Vous l’avez compris, cette série (en deux volumes) est l’une des très très bonnes surprise de cette année. Elle démontre encore une fois que le manga recèle de très grandes œuvres qui n’ont rien à envier à leurs camarades européens ou américains.
Une série à découvrir sans plus attendre, histoire de suivre vous aussi vos propres réflexions… !
Par FredGri, le 27 juin 2013
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