1629
Ou l'effroyable histoire des naufragés du Jakarta

Le 28 octobre 1628, le Jakarta, appartenant à la flotte de la Compagnie Hollandaise des Indes Orientales, quitte l’île de Texel aux Pays-Bas, en direction des Indes néerlandaises. A son bord, une impressionnante cargaison de pièces d’or et d’argent, estimée à 250 000 florins, destinée à faciliter les pourparlers du subrécargue (superintendant de la Compagnie) François Pelsaert avec le Grand Moghol, pour le commerce d’épice. On y trouve également, outre l’équipage lui même, des passagers civiles qui veulent se rendre dans les colonies, des femmes et des enfants, dont Lucretia Hans qui doit rejoindre son mari. Très vite, l’intendant adjoint, Jeronimus Cornelisz, commence à comploter pour organiser une mutinerie qui devrait lui permettre de mettre la main sur la fortune qui se trouve dans les cales…

Par fredgri, le 16 novembre 2022

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Notre avis sur 1629 #1 – Ou l’effroyable histoire des naufragés du Jakarta

L’histoire du Batavia, de son naufrage et du massacre qui va suivre sont connus des livres d’Histoire. Maintes fois adaptée, elle a tellement marqué les chroniques de l’époque que Xavier Dorison et Thimothée Montaigne ont décidé eux aussi de donner leur version avec ce somptueux diptyque.
Un premier volume de 136 pages, couverture avec incrustation dorée. Avant même de l’ouvrir on est séduit par l’objet, par ce soin qui s’en dégage ! Le papier est épais, quelques cartes maritimes, le plan du bateau nous accueillent, la lecture peut ainsi commencer.

Le récit se base donc sur des faits réels, ceux qui entourèrent le naufrage du Batavia, en 1629, et les destinées de ses passagers. Dorison se concentre sur Lucretia Jans qui devient donc ici Lucretia Hans, une femme issue d’un milieu privilégié qui va progressivement plonger en plein enfer, se faisant attaquer, tout d’abord, puis… Mais ça on va le garder pour le second volume !
Un travail très documenté qui revient aux bases de ce voyage sensé permettre à la Compagnie Hollandaise des Indes Orientales d’assouplir ses relations avec le Grand Maghol et ainsi garder une position de premier ordre dans le commerce de l’épice. Toutefois, très vite, l’accent est bien plus mis sur les interactions de l’équipage et les manipulations de Cornelitz pour retourner l’équipage contre le commandement, ainsi que sur la méfiance de Lucretia à son encontre. La tension monte, on sent qu’elle va amener les évènements à s’accélérer.
Et l’écriture est particulièrement bien dosée à ce niveau là. On glisse dans le débordement, on sent que progressivement arrive l’insubordination et tout est montré par le personnage de Lucretia qui sert de révélateur, de témoin lucide qui tente malgré tout de se tenir face à l’adversité, seule et désespérée.

Un récit haletant et particulièrement immersif, qui nous prend aux tripes dès le début. On ne peut qu’être transporté dans ce voyage en enfer. Un premier volume qui donne très envie de lire la suite

Graphiquement, Thimothée Montaigne rend une copie parfaite, mêlant expressivité et efficacité dans cet album qui nous réserve quelques pages vraiment très impressionnantes.

Une des belles surprises du moment ! Très conseillée !

Par FredGri, le 16 novembre 2022

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