1940, ET SI LA FRANCE AVAIT CONTINUE LA GUERRE
Le grand déménagement
En juin 1940, les troupes allemandes sont à quelques jours de la capitale française. Fort de la percée éclair des armées de l’oppresseur et du recul inexorable des forces coalisées, le sort de la France semble être joué. Aussi, de nombreuses personnalités comme la Comtesse de Portes sont partisans qu’une négociation soit entreprise rapidement pour aboutir à un armistice. Cette dernière l’a ouvertement dit à son amant, Paul Reynaud, le Président du Conseil et se prépare à en informer le maréchal Pétain. Mais un accident de voiture fatal lui empêche de joindre l’homme politique. Non loin de là, dans un restaurant, le lieutenant Yvon Lagadec affronte son père amiral qui, lui-même, partage l’opinion du maréchal. Cela suffit au jeune aviateur pour quitter la table bruyamment et retrouver sa dulcinée Marianne, propriétaire d’un cinéma. Ensemble, ils décident d’aller rejoindre Jules, un copain pilote basé à l’aéroport du Bourget. Sur les lieux, le couple est témoin d’un raid aérien allemand qui fait beaucoup de dégâts. De retour à Paris, Marianne et Yvon apprennent que la Capitale est déclarée ville ouverte. Dépités par cette décision, ils s’envolent pour le sud de la France et échouent à Tours, au château de Cangé, où ils deviennent les témoins d’un conseil des ministres mouvementé à l’issue duquel une décision lourde de conséquence pour la France va être prise.
Par phibes, le 5 octobre 2015
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782302047594
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Notre avis sur 1940, ET SI LA FRANCE AVAIT CONTINUE LA GUERRE #1 – Le grand déménagement
Historien de formation, Jean-Pierre Pécau est connu pour ses récits qui, en quelque sorte, réécrivent l’Histoire. Pour preuve, il suffit de se plonger dans des sagas comme Empire, Le grand jeu ou Jour J., sagas qui ont la particularité d’imaginer d’autres alternatives historiques que celle que l’on connaît. De fait, friand de ce concept, le scénariste a décidé, cette fois-ci, de s’inspirer du travail imaginatif d’un collectif (Jacques Sapir, Frank Stora et Loïc Mahé) et de le restituer à sa sauce.
Sous le couvert d’un titre on ne peut plus évocateur, ce premier volet imagine ce qu’aurait pu devenir la France si l’armistice, signé véritablement en juin 1940, avait été refusé et que la nation avait poursuivi les hostilités. Pour rendre cette réponse à la fois plausible et romancée, Jean-Pierre Pécau s’est attaché à nous la restituer au travers des pérégrinations de trois personnages fictifs, trois pilotes (Marianne, Yvon et Jules).
On ne pourra que saluer les orientations de ce premier opus qui ont pour effet évident d’attiser la curiosité. Se référant sur des faits précis volontairement détournés et animant les personnages qui ont marqué l’Histoire comme Paul Reynaud, le maréchal Pétain, le général De Gaulle, Léon Blum… dans des dispositions également tronquées, le récit se veut d’un intérêt inéluctable. Fort bien reconstituée grâce à un déroulement réfléchi, la poursuite de la guerre votée par la France prend un chemin captivant et presque instructif.
Bien sûr, cette uchronie ne se cantonne pas à répondre « techniquement » à la question posée puisqu’elle a aussi l’avantage de donner la parole à trois témoins principaux Marianne, Yvon et Jules (en retrait dans cet épisode) qui vont vivre, de très près ou de loin, les conséquences de la décision ministérielle. A cet égard, l’on concèdera que les trois amis seront confrontés à moult rebondissements qui alimenteront une part aventureuse pour le moins enthousiasmante.
Après Là où vivent les morts, Jovan Ukropina retrouve son scénariste de prédilection. Dans ce nouvel ouvrage, le dessinateur serbe parvient à bien retranscrire cette version parallèle de l’Histoire. A la faveur d’un travail de recherche indéniable et d’un effort conséquent sur la mise en image des personnalités de l’époque, la partie graphique se veut remarquablement homogène et bien efficace dans son réalisme. Les plans sont bien choisis, les cadrages et perspectives sont maîtrisés, preuve que l’artiste connaît son sujet.
Une ouverture bien engageante sur une relecture de la seconde guerre mondiale tout à fait plausible.
Par Phibes, le 5 octobre 2015
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