300 (NE)

En 480 avant Jésus Christ, Xerxès 1er, roi des perses, demande à Sparte de plier devant lui. Leonidas, le roi spartiate refuse, par fierté, sachant qu’il déclare ainsi la guerre à la plus puissante des nations du monde connus. Avec 300 guerriers, il décide de se devancer l’armée perses et de les bloquer aussi longtemps que possible aux défilés des Thermopyles.
300 hommes contre une armée de plusieurs milliers de guerriers. Tous devinent que c’est un suicide, mais tous savent aussi que c’est ainsi qu’on est spartiate…

Par fredgri, le 16 octobre 2023

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Notre avis sur 300 (NE)

Quand Rackham a déclaré arrêter de publier les titres de Frank Miller, en 2022, les Éditions Huginn & Muninn ont repris le flambeau. L’idée étant de rééditer l’intégralité de Sin City, avant d’attaquer la suite qui est annoncée aux États Unis, éditée par la propre boite de Miller, Frank Miller Presents. En parallèle, la volonté est aussi de revenir sur 300 avec, là aussi, deux versions. Une « classique, qui reprend le format de la mini-série initiale, et une plus « spéciale » qui sera au format à l’italienne, avec des bonus.

300 est vraiment une œuvre à part. En 98, Miller décide de faire une pause sur Sin City afin de développer un projet plus personnel, aux antipodes de ce qu’on pouvait habituellement trouver dans les comics. Ainsi, il revient sur le combat du roi Leonidas et de ses 300 guerriers contre l’armée perse du roi Xerxès 1er. Une bataille disproportionnée et pratiquement perdue d’avance, mais qui exalte l’honneur et la fierté d’un peuple de soldats qui ne vit que pour son roi, la guerre, la loi du glaive et la défaite de l’adversaire.
En ceci, on retrouve les thèmes classiques de Miller, cette exacerbation de la volonté sur la raison, cette abnégation qui pousse le héros à n’être que le prolongement d’une idée, d’un geste et ce sens du sacrifice ultime jusqu’au-boutiste sont au centre de cette histoire qui voit un roi mener ses hommes à la mort, en espérant que cette mort sera digne des plus grands guerriers et qu’elle symbolisera cette volonté spartiate qui ne flanche jamais.

Il n’est ici pas question d’aller porter un quelconque jugement, tout est théâtralisé, mis en scène avec précision par Miller, alors au sommet de son art. Il scande ses mots dans une longue litanie, il répète ses phrases, insiste sur le caractère fort de Leonidas, l’obéissance de ses hommes et cette volonté qui fait d’eux des guerriers remarquable. On sent de l’admiration dans ces portraits, dans cette façon de retranscrire l’Histoire. Miller interprète, déforme et transcende le propos. Ces hommes ne sont plus des hommes, ils sont un seul et même esprit, une tâche rouge qui se déplace sur le sentier, une masse rugissante qui s’élance contre l’ennemi.

L’intrigue ne tient peut-être qu’à peine sur un timbre poste, elle est malgré tout magnifiée dans ce volume qui nous propose des planches incroyables ou Miller pense chaque cadrage avec minutie, au point ou son dessin se schématise, ne gardant que la lumière, les noirs et les couleurs sublimes de Lynn Varley.

Si vous n’avez, jusque là jamais lu 300, je ne saurais assez vous conseiller de vous rattraper avec ce très bel album.

Vivement recommandé.

Par FredGri, le 16 octobre 2023

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