50 girls 50

Cet album rassemble les 30 histoires dessinées par Al Williamson pour les EC Comics, plus quelques autres auxquelles il a plus ou moins participé en bonus. Ces histoires sont parues dans Weird Fantasy, Weird Science, Crime Suspenstories, Weird Fantasy-Science… entre 52 et 55. Elles nous emmènent dans l’espace, à la conquête de planètes inconnues, rencontrant des races d’extra-terrestres agressives ou simplement victimes d’un quiproquo… La SF complètement débridée et inventive façon EC Comics…

Par fredgri, le 6 juin 2013

Notre avis sur 50 girls 50

On connait tous les EC comics, cette maison d’édition, dans les années 50, qui défraya la chronique par son ton résolument adulte, l’incroyable originalité de ses histoires et surtout sa très grande force graphique (et bien sur par le fait que le comics code fut créé pour pallier la violence de ces publications, entre autre). En effet, dès le début de nombreux artistes sont venus se "faire la main" sur ces histoires assez courtes, la plupart devenant très vite des références (comme Wallace Wood, Harvey Kurtzman, Jack Davis, Krenkel, Orlando et.). Et parmi eux, et non des moindres, le grand Al Williamson !

Quand il arrive chez EC Williamson est assez jeune, malgré tout il a une assez bonne réputation en tant qu’illustrateur SF. Dès son arrivée il a bien précisé qu’il ne voulait mettre en scène que des histoires de SF, que le reste ne l’intéressait pas, ce qui lui a permis de développer un univers très marqué par ses inspirations (Raymond, Booth, Coll…) et très riche en créatures, en cités grandioses et autres vaisseaux spatiaux. Ce travail qui va très vite impressionner les lecteurs, mais principalement les éditeurs eux même (lui permettant ensuite de dessiner Flash Gordon, Star Wars…), va plus tard beaucoup influencer les générations suivantes, plus particulièrement des gens comme Frazetta, Mark Schultz, Blévins… Al Williamson marque l’histoire de l’illustration et du comics (précisons qu’il y aura plusieurs phases dans son parcours, d’abord illustrateur, dessinateur chez EC, puis strip artist sur Rip Kirby et Agent X-9 et artiste chez MArvel ou il encrera beaucoup de planches)…

Ce recueil se lit petit à petit, en se délectant tranquillement de quelques histoires de temps à autres. Car c’est réellement un délice de se replonger dans cette SF légèrement surannée, bourrée de charme qui nous permet de nous évader. Même si globalement les récits sont assez tendus, à base d’aventuriers perdus sur une planète lointaine, confrontés à un destin désillusionné, sans espoir, en milieu hostile. On peut évidemment se dire qu’il y a des constantes, que parfois les thématiques se répètent (après tout c’est une sorte d’Intégrale qui rassemble un tas d’histoires publiées séparément à la base…), toutefois le charme est là, toujours incroyablement évocateur et très stimulant ! On a envie de tout dévorer d’une traite !

Mais ce qui nous intéresse avec ce gros volume de plus de 250 pages c’est de retrouver la formidable plume de cet artiste hors du commun, au trait sensuel, plein de grâce, sachant s’appuyer sur des noirs profonds, comme sur des grisés savamment posés ça et là… Regarder le travail de Williamson c’est avant tout se plonger dans une virtuosité qui émerge devant nous, au grès des histoires. Il a fait partie de ceux qui ont marqué ces publications, comme Wood ou Orlando. Cet album demeurant donc un excellent témoignage d’une époque révolue, mais toujours présente dans l’histoire de la BD. Un très très bel objet (c’est juste dommage qu’il n’y ai aucune couverture de reproduite, ce qui est à mes yeux une grosse erreur, surtout quand on a eu l’occasion d’en admirer quelques unes, une des très grosses forces des publication EC !!!!)

En parallèle donc aux traduction françaises d’Akileos, Fantagraphics opte, de leur côté, pour une édition basée sur les artistes eux même plutôt que par publication. C’est un choix et devant la qualité d’édition de ce volume on se dit que ça n’est pas forcément une mauvaise décision ! Cela permet d’accompagner le volume par du rédactionnel autour de l’auteur, une biographie, des commentaires sur les histoires… Un travail éditorial bien plus concentré sur le parcours de l’artiste que par l’histoire d’EC en particulier (il faut savoir aussi que Fantagraphics va bientôt sortir un Comics Journal Library special EC Comics dans lequel ils auront certainement l’occasion de revenir plus globalement sur tout ça !)

En tout cas c’est un must que je vous conseille très vivement, de même que les autres volumes consacrés à Wood, Kurtzman, Davis, Craig ou Feldstein…

Indispensable !

Par FredGri, le 6 juin 2013

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