À LA VIE À LA MORT
Le gang des tractions avant

En juillet 1946, Pierre Loutrel alias Pierrot le fou est recherché par toutes les polices pour avoir organisé des braquages à la tête du gang des tractions avant. Alors qu’il s’est arrêté dans un restaurant gastronomique de Bandol avec son ami Raymond et leurs deux compagnes, il est repéré par deux inspecteurs de police. Le quatuor parvient à s’enfuir non sans échanger de nombreux coups de feu et semer la mort. Tandis que Raymond et les deux femmes rentrent sur Paris, Loutrel part se terrer à Marseille pour tenter de se faire oublier. Malheureusement, il se fait coffrer lors d’une rafle mais parvient à décamper. Evidemment, ses exactions n’échappent pas aux hautes instances ministérielles qui décident tout de même, eu égard à son appartenance aux réseaux résistants pendant la guerre, de fermer les yeux sur ces dernières. Le truand en profite pour organiser d’autres larcins.

Par phibes, le 13 février 2018

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Notre avis sur À LA VIE À LA MORT #2 – Le gang des tractions avant

Sous le couvert de son roman biographique écrit en 2015, Rodolphe poursuit sa chronique illustrée prévue en trois parties sur le sinistre truand Pierre Lourtel qui a semé en France le désordre entre les deux guerres sous le couvert de son gang des tractions avant. Ce deuxième épisode nous replonge dans les exactions de ce sinistre personnage à la courte destinée (mort à l’âge de 30 ans) particulièrement nourrie à coups d’agressions et de détournements de fonds.

Comme dans le premier tome, Rodolphe s’appuie sur de nombreux évènements/anecdotes qui ont marqué la vie du truand et nous les restitue à la faveur d’un alternat d’époques judicieusement entremêlées et aux transitions bien assurées. On découvre donc ce dernier quelques mois après la fin de la guerre, fuyant la police après ses nombreux faits d’armes à la tête de sa clique motorisée, profitant de la mauvaise coordination des services et bénéficiant même d’une certaine indulgence. Jusqu’à ce que la police reprenne le dessus.

Tantôt collaborateur, tantôt résistant, Lourtel nous apparaît comme un personnage certes violent, malfaisant mais aussi opportuniste à l’image de Joanavici le ferrailleur (personnage développé dans la saga Il était une fois en France) rappelé dans un clin d’œil bien inséré. Il se veut ici partager sa destinée peu banale avec celle de Jo Attia, l’un de ses associés dans le gang des tractions avant, dont nous pourrons découvrir également son passé durant la guerre.

Gaël Séjourné a le privilège de représenter la sombre destinée du bandit français dans des effets graphiques d’une réelle beauté. Basé sur une restitution classique et réaliste, son trait dresse superbement les ambiances des époques traitées (durant la guerre), à l’appui d’une recherche documentaire évidente. Ses nombreux personnages dont certains bien inspirés par des acteurs d’époque (Raymond Souplex, Louis Jouvet, Martine Carol…) et d’autres par les photos des truands ont une présence bien profitable. Pareillement, on pourra saluer le très beau travail sur certains décors très riche en détails et sur le relief de nombreuses vignettes dû à un jeu d’ombres averti.

Une deuxième volée biographique d’une légende de la criminalité française relatée avec brio.

Par Phibes, le 13 février 2018

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