A l'arrêt
Sandra Ndiaye aime les projets qui ont du sens et les voyages à l’étranger. De retour à Paris, elle retrouve une amie avec qui elle avait monté, voilà longtemps, une action liée au cinéma dans une prison. Elle gardait un grand souvenir de cette expérience.
Son amie lui apprend qu’un poste est à pourvoir dans une maison d’arrêt.
Sandra est engagée. Sa mission consiste à créer des ateliers ou des événements artistiques et culturels à destination des détenus. Son bureau est installé au coeur de la prison, en contact permanent avec les personnes incarcérées.
Par legoffe, le 17 septembre 2023
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Dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Genres :
Autobiographie, Document, justice, Vie Quotidienne
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Sortie :
août 2023
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ISBN :
9782413046752
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Notre avis sur A l’arrêt
Sandra Ndiaye s’est associée à Frédéric Debomy pour écrire le scénario de cette bande dessinée qui retrace une expérience professionnelle bien particulière de la trentenaire. L’autrice raconte, en effet, son travail socio-culturel au sein d’une prison française. Son regard est ainsi différent de celui d’autres professions du milieu carcéral puisque sa mission n’a rien d’un acte contraint, mais s’apparente plutôt à une vocation de distraction et d’intégration.
Nous franchissons, avec elle, les (nombreuses) portes du centre pénitentiaire. Elle nous raconte, bien sûr, son rôle. Toutefois, sa préoccupation première reste de partager avec le lecteur ses réflexions sur la logique carcérale.
Sandra Ndiaye s’interroge sur le bienfondé d’un certain nombre de décisions, sur l’intérêt de l’enfermement pour une partie des détenus, en s’appuyant sur des cas précis. Cela donne une réelle humanité au livre, même si la place disponible ne permet pas de trop s’attarder sur chaque cas. Cela aurait pu apporter une force supplémentaire au récit, mais le risque aurait probablement été de diluer le message général.
Il ne s’agit pas d’un livre à charge pour l’administration pénitentiaire, mais d’une volonté de faire réfléchir sur notre approche sociétale de la justice ainsi que sur les moyens humains et financiers dédiés aux prisons françaises. L’autrice a ses idées, voire ses idéaux, tout en recherchant l’objectivité, admettant parfois avoir changé de point de vue sur certains aspects du sujet.
Le témoignage est aussi efficace qu’édifiant. Il s’appuie sur les dessins de Benjamin Adès, qui renforcent le propos par un graphisme extrêmement sobre, décharné comme le décor de la prison. De quoi ressortir marqués, comme à l’arrêt, de cette expérience, qui mêle documentaire et réflexion sociologique.
Par Legoffe, le 17 septembre 2023