A MAINS NUES
Tome II/II (1921-1954)

La seconde partie de la biographie de Suzanne Noël, figure du féminisme, s’ouvre par un terrible drame, qui va marquer le reste de l’existence de cette grande dame. Elle va, en effet, perdre – coup sur coup – sa fille, puis son mari.

Cela va obliger Suzanne Noël à franchir de nouvelles étapes, passant notamment sa thèse de doctorat à 47 ans. En effet, jusque-là, elle exerçait la médecine esthétique sous la tutelle de son mari André. C’est déjà tout un symbole, mais nous allons aussi la suivre dans son engagement de plus en plus important pour la cause féminine dans son ensemble. Un parcours semé de préjugés, mais qu’elle a pu balayer grâce à sa détermination… et à sa notoriété, qui va indéniablement servir le mouvement.

Le sujet est vraiment intéressant, d’autant qu’il est relaté de manière très vivante, l’auteure ayant apporter sa touche, en imaginant à sa manière les moments clés de la vie de Suzanne Noël. Cette approche engendre forcément une part de romancé, mais cela donne bien plus de force à l’histoire. On regrettera juste, peut-être, une narration assez académique. Elle est toutefois contrebalancée par une mise en images souvent originale.

Il faut dire que Clément Oubrerie n’est pas un nouveau venu. Il a été maintes fois primé pour son travail. Il a toujours ce joli coup de crayon qui génère un véritable effet de foisonnement et de vie. Oubrerie sait également retranscrire les émotions et les sensations à travers des dessins ou des effets de couleur étonnants.

Après le succès du tome 1, vendu à plus de 30 000 exemplaires, nul doute que cette suite (et fin) devrait aussi remporter les suffrages. Et l’adaptation au cinéma par Mélanie Laurent, qui est sur les rails, pourrait encore lui donner plus d’écho dans quelques temps.

Par Legoffe, le 26 septembre 2021