À MOURIR ENTRE LES BRAS DE MA NOURRICE

Fatoumata est femme de ménage. Elle vit dans une cité et élève seule ses trois filles.

Un jour, des hommes viennent la voir et lui proposent un marché. Elle doit garder un coffre chez elle, ne doit pas poser de questions, et elle sera en échange bien payée, ce qui fera bon appréciable à son maigre salaire.

Mais un jour, la police débarque dans le quartier. Fatoumata doit agir, le coffre ne devant pas être découvert. La vie de Fatoumata risque de prendre un nouveau tournant…

Par berthold, le 15 janvier 2024

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2 avis sur À MOURIR ENTRE LES BRAS DE MA NOURRICE

À mourir entre les bras de ma nourrice est la nouvelle œuvre des scénaristes de Gost111, Cristal 417 et Tananarive.

À nouveau, Mark Earcersall et Henri Scala nous offrent un polar de qualité, mais aussi une chronique, un moment de vie des cités, nous montrant que tout n’est pas pourri dans ces banlieues.

Le récit suit l’histoire de Fatoumata, mère de trois filles, qui se démène comme elle peut pour survivre et élever élever ses enfants avec son petit salaire. Lorsque les dealers lui proposent ce marché, elle n’a pas le choix, et est un peu forcée d’accepter ce complément d’argent pour mieux vivre. Mais le quartier est surveillé par la police, et lorsque celle-ci débarque, tout bascule, elle risque de se retrouver dans une guerre entre trafiquants !

Le scénario est solide. Le lecteur s’attache à cette femme qui va défendre sa famille. Les auteurs ne tombent jamais dans la caricature de ces gens de banlieue que nous voyons souvent à la télévision. Divers sujets sont abordés dans un récit plein de bonnes surprises. Saluons aussi la maitrise de ce suspense qui se maintient jusqu’à cet excellent final. Cette bande dessinée est un polar solide et humain qui mérite toute notre attention.

La partie graphique est signée Raphaël Pavard. C’est sa première bande dessinée en couleurs directes et c’est une totale réussite. Il maitrise son sujet et arrive à donner du rythme, faisant passer beaucoup d’émotions dans ses personnages, le tout avec une mise en page efficace. Tout est parfait dans son travail, et ses couleurs apportent la lumière, même dans les moments les plus sombres.

À mourir entre les bras de ma nourrice est un très beau titre pour cette œuvre, qui se révèle être une excellente surprise, une très bonne lecture. Un roman graphique, un polar, un récit social, que je vous recommande très fortement !

Par BERTHOLD, le 15 janvier 2024

Après les albums remarquables GoSt 111 et Cristal 117, Mark Eacersall et Henri Scala ont l’excellente idée de se retrouver pour nous proposer une nouvelle histoire complète au titre bien intrigant. En effet, à prime abord, on a l’impression que les coscénaristes ont décidé de traiter d’un sujet ayant trait à l’alimentation ou à la garde d’enfant, ou encore à un bidon ou un collecteur de plomberie. Mais il n’en est rien puisque leur objectif est de nous plonger dans une équipée typiquement policière où la nourrice est une personne qui recèle de la drogue pour le compte de dealers moyennant finance. Pour illustrer cette définition, nous faisons la connaissance de Fatou, femme de ménage, mère de trois enfants et délaissée par son compagnon vivant dans un quartier malheureusement englué dans les trafics de drogue et les guerres de gangs.

Il ne fait aucun doute que le récit dans lequel on s’immerge a la grande spécificité de se nourrir d’un fait de société bien attristant. Se référant inévitablement à une documentation brûlante, il a tout de même l’avantage de nous plonger dans une fiction on ne peut plus efficace, sans dialogues excessifs, portée par un personnage totalement surprenant. Fatou, pour la citer, est une héroïne que les auteurs ont voulu rendre attachante, fragile au demeurant mais qui va peu à peu, à force de mauvais coups et de pressions, se révéler dans toute sa subtilité.

Mark Eacersall et Henri Scala signent donc une histoire aux accents policiers, bien sûr dramatique et pour le moins revancharde qui n’est pas sans marquer les esprits. Les ambiances dans lesquelles les auteurs nous plongent sont, compte tenu de leur véracité, délétères et prégnantes à souhait. La photographie qu’il nous livre sur la banlieue subissant le joug des trafiquants est saisissante à l’instar des reportages télévisés et journalistiques sur le sujet et le parcours dangereux non maîtrisable de Fatou est d’autant plus frappant.

Si l’histoire de Fatou se veut conçue avec une réelle efficacité dans ses entournures, il en est de même dans ses dispositions graphiques. En effet, on pourra être emballé par la belle performance de Raphaël Pavard qui signe ici sa première bande dessinée. A l’appui d’un coup de crayon qui dénote déjà une bien grande assurance dans l’art de découper, de jouer sur les perspectives et de marquer les expressions les plus profondes, l’artiste joue dans un réalisme rigoureux relevé par une colorisation pastel très efficiente. Le talent est là et cet album en est la consécration.

Une radiographie imposante des cités sous l’emprise des trafiquants de drogues particulièrement convaincante, illustrée par un trio d’artistes totalement inspirés par le sujet. A découvrir !

Par Phibes, le 21 février 2024

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