AAARG!
Novembre/Décembre 2013

"Aaarg! est un projet 100% indépendant, axé sur la bande dessinée et les cultures populaires. La revue en est la locomotive et le site internet qui l’accompagne élargit son champ éditorial.
Alors qu’aujourd’hui la création culturelle doit absolument rentrer dans des cases, être classée, hiérarchisée et finalement bridée, Aaarg! déboule pour mettre un bon coup de pied dans ces frontières absurdes. Dans ces pages et sur son site, la multiplicité des genres s’épanouit pour offrir aux lecteurs drôlerie, spiritualité, frayeur, bizarrerie, suspens, satire, surprise… Bref, résumons cela en un formidable mot: Eclectisme."
La rédaction de Aaarg!

Au sommaire de ce premier numéro qui sort le 24 Octobre :
Des Bandes Dessinées avec Eldiablo & Julien Loïs, Pierre Place, Laëtitia Coryn, Goupil Acnéique & Abraham Kadabra, B-gnet, Tanxxx & Franck Richard & Vincent Baliva, Thomas Azuelos & Anthony Pastor, Salch, Witko, Pixel Vengeur, Nicolas Poupon, Fabcaro, Mo/CDM, Joan Cornellà, O.Texier et Kieran.
Des Nouvelles avec Sergueï Dounovetz, Guillaume Guéraud, Eddie Paggeto et Olivier Bourdic.
Des Chroniques avec Patrick Baud & AK, Hilaire Picault & Pochep et The Scag & The Floozie.
Et des Entretiens avec Laurent Durieux, Il Gatto, Tomahawk.

Par fredgri, le 15 octobre 2013

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Notre avis sur AAARG! #1 – Novembre/Décembre 2013

Attention, car ce premier numéro risque fort de beaucoup vous impressionner.
En effet, beaucoup de planches dans ces 160 pages qui mettent la barre haute. Et ça commence dès la couverture de Pierre Place, dès la deuxième de couv par Terreur Graphique et le rédac chef Pierrick Starsky… Plus le temps pour les demi mesures, ici c’est de l’action, tendance indés !

L’histoire de la Bande Dessinée est régulièrement ponctuée de vague d’auteurs indépendants, on a eu les premières publications américaines dans les années 40, puis la vague des comics underground dès la fin des 50’s et plus particulièrement dans les 60’s, il y a eu les fanzines, puis en France l’arrivée de Pilote, et plus tard de Métal Hurlant. Au début des 90’s on a vu arriver quelques petits labels, L’association puis les 2000’s ont vu l’émergence des petits éditeurs, des collectifs comme Ferraille, par exemple… Aaarg! se présente un peu comme l’héritier de tout ça, un espace qui se propose de fédérer toute une génération de jeunes auteurs indés, de leur permettre d’expérimenter des choses, de laisser libre cours à leurs envies, le tout accompagné d’articles/interview sur des graphistes, affichistes ainsi que des nouvelles et autres chroniques.

On a réellement le sentiment qu’il y a là une vraie volonté de se réapproprier une dynamique tombée un peu en friche depuis quelques années, de réinvestir une nouvelle forme de presse, comme peut le faire en même temps La Revue Dessinée, par exemple (avec un projet différent bien sur !). L’époque est au métissage et, mine de rien, sans trop en avoir l’air, Aaarg! présente surtout un projet éditorial très cohérent qui recentre aussi le débat sur les auteurs avec des personnalités très marquées, des visions de la BD parfois borderline, mais c’est justement ce qui est passionnant avec cette revue, son éclectisme. D’autant que le propos n’est pas uniquement tourné vers la BD justement. Il y a une volonté très marquée de défricher et faire découvrir des artistes en dehors des circuits habituels. Ainsi, on peut "rencontrer" le fascinant Laurent Durieux et ses affiches sublimes, on l’écoute, on découvre sa vision de son travail, c’est passionnant. Pareil pour Il Gatto avec ses illustrations très épurées, magnifiques, j’ai moins été touché par Tomahawk, mais qu’importe, car ce qui compte c’est d’ensuite vouloir en savoir plus, fouiller, tomber sur des galeries, c’est fantastique ! Il y a cette même surprise en lisant les textes de Bourdic, de Dounovetz, de Guéraud ou Paggetto, on s’attarde devant ces petits récits de quelques pages, on veut lire davantage de textes d’eux, on varie notre lecture avant d’attaquer l’agenda des indés (particulièrement instructif d’ailleurs), la chronique ciné ou la chronique improbable de Patrick Baud…

Il y a ainsi une vraie énergie qui se dégage de cette revue dès les premières pages. On sent l’enthousiasme, avec une très belle mise en page assez sobre tout en restant très moderne (j’adore la toute première page avec le sommaire et le bon d’abonnement, du rouge, du noir et du blanc, c’est tout, c’est efficace, très beau et la rédaction y a glissé des pointes d’humour).

Alors personnellement, j’ai beaucoup aimé "Baile Funk" de Eldiablo et Julien Loïs, "Mingus Soledad" de Thomas Azuelos et Anthony Pastor, "Rustin" de Witko, ou bien encore les strip de Cornella, de FabCaro, de Olivier Texier et de Paf et Hencule…

Une nouvelle et excellente revue bimestrielle vient donc de naître et elle est passionnante, bourrée d’humour, de moments moins drôles, de très bons textes, de formidables planches, elle nous ouvre les portes vers un creuset d’auteurs très intéressants. La suite promet encore du beau monde (sont annoncés des gens comme Riff Reb’s, Ozanam, Mezzo, Rica…) et il faudra être au rendez-vous !

Par FredGri, le 15 octobre 2013

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