AÂMA
Tu seras merveilleuse, ma fille

Sur la planète Ona(j), le petit groupe parti à la recherche de la substance Aâma est arrivé au bout de son périple. Seul rescapé de l’aventure, Verloc Nim sait que sa rencontre avec Aâma ne le laissera pas indemne, mais il compte bien utiliser cette nouvelle puissance pour rentrer chez lui et retrouver sa fille. Un final en apothéose.

Par melville, le 25 août 2015

Notre avis sur AÂMA #4 – Tu seras merveilleuse, ma fille

Aâma commence comme un récit de science-fiction cristallisant les grandes références du genre avec sa géographie urbaine issue de Métropolis, son « bestiaire » rappelant Star Wars (bien qu’il s’avèrera au final plus proche de Total ricall) et sa métaphysique questionnant la nature de l’humanité lointain écho de 2001, l’Odyssée de l’espace. Mais un tournant s’opère, une rupture dans le continuum qui intervient dans le troisième tome précisément quand Verloc sort du tunnel « aveugle » qui les ramènent, lui et ses compagnons, à la surface. Dès lors le cosmique fusionne avec l’intime et Peeters « reprend ses droits » sur le récit de genre, le phagocyte dans son propre univers et le forme à ses obsessions. En cela Peeters est un auteur au sens du terme que lui confiaient les cinéastes critiques de la Nouvelle vague.

Plus que dans les autres, on pense à la lecture de ce tome 4, tome de la résolution de l’intrigue, à 2001, l’Odyssée de l’espace. Mais là où Kubrick, avec le formidable et inquiétant Hal 9000, le robot s’opposait à l’humain, Peteers conduit son récit vers une autre option peut-être plus contemporaine, celle d’un transhumanisme qui dépasserait l’espèce humaine donnant naissance à une nouvelle forme de vie technobiologique. On y pense également graphiquement au moment très beau d’explosion de couleurs. Et comme chez Kubrick, Aâma n’est pas un récit qui se livre facilement mais malgré les flous qui persistent une fascination magnétique s’empare du lecteur.
Une fascination qui nait en partie de la grande maîtrise qu’à Peeters de son art, quel plaisir immense de se plonger dans chacune de ses planches où les dialogues, les illustrations (dessins et couleurs) et le sens du cadre vous lavent les yeux.

Une bande dessinée rare, une grande série, à n’en pas douter !

Par melville, le 25 août 2015

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