AARIB
Les yeux de Leïla

Entre les deux guerres, François Le Guennec, écrivain travaillant pour un hebdomadaire, délaisse sa machine à écrire pour partir à l’aventure dans les décors naturels désertiques marocains qu’il imagine dans ses romans.
Lors de son périple en train qui l’emmène à Marseille, il fait la connaissance de l’intrépide Camille Moulin. Cette dernière va rejoindre son père, Grégoire, officier à la retraite reconverti dans la peinture d’art.
Sitôt le pied posé sur le sol africain, François est pris en charge par l’ancien militaire qui lui propose de l’aider à pénétrer dans les territoires des Maures.
Mais cet appui inespéré cache quelque chose que François n’a pas encore décelé : celui d’espionner à son insu les tribus insoumises.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur AARIB #1 – Les yeux de Leïla

Sous la forme d’un journal de bord, Jérôme Heydon nous conte la superbe épopée d’un jeune écrivain en quête d’identité.
Au travers d’une narration imagée qui agrémente chaque planche, on est d’abord saisi par le lien fort qui peut subsister entre François et ses parents. C’est le ventre noué qu’il va devoir couper ses racines pour se lancer dans son aventure.
La rencontre fortuite avec Camille est également un moment clé qui va permettre au romancier de pénétrer plus aisément dans un pays qu’il ne connaît que par les fictions qu’il écrit.
Enfin, le Capitaine Lagardère et Sidati, le guide, vont lui permettre d’assouvir sa soif d’aventures, d’intégrer la tribu des Aarib et d’appréhender les us et coutumes de ces nomades parés de leurs « chèches » bleus et de connaître l’amour en compagnie de Leïla.
Ce voyage initiatique sur les terres marocaines est de toute beauté à l’image des superbes dessins évocateurs réalisés par Jérôme Heydon. Il émane de ces graphiques un sentiment de quiétude et de non-violence trahies, toutefois, par l’apparition d’armes à feu dans les toutes dernières pages.
L’auteur a su sélectionner les couleurs adéquates pour transmettre au lecteur les terribles sensations que l’on peut avoir en pareils lieux en termes de chaleur accablante, de soif et de forte luminosité. Instinctivement, on se surprend à plisser les yeux sur les jaunes intenses et à les rouvrir lorsqu’on aborde des planches d’intérieurs plus sombres.
Par ailleurs, cette histoire reflète sans ambiguïté l’intérêt que porte Jérôme Heydon à ces peuplades du Sahara aux usages sincères et aux mœurs authentiques. Il faut rappeler, à ce titre, qu’il a séjourné plusieurs mois avec ces nomades avant de réaliser son ouvrage.
Si vous aimez donc ce genre de récits d’aventures exotiques, n’hésitez pas à faire comme François Le Guennec, partez à la rencontre des célèbres hommes bleus dans l’immensité désertique et croisez le regard de Leïla.
 

Par Phibes, le 2 avril 2007

Publicité