Abara Deluxe

L’histoire se déroule dans une mystérieuse ville anonyme qui s’étend sous la surface, d’étranges monstres refont surface, se rependant comme un virus, massacrant, assimilant les corps, on les appelle des "Gaunas Blancs". On les croyait disparus depuis longtemps, alors que jadis ils marquèrent les mémoires, avec comme seul objectif la destruction de l’humanité. On leur avait alors opposé les Gaunas Noirs, des guerriers redoutable, habillés d’exo-squelette organique qui amplifiaient leurs capacités de destruction. Toutefois, leur caractère étant jugé incontrôlable, ils ont rapidement été neutralisés à leur tour.
Quand les premières apparitions sont signalées en ville, il est décidé de réactiver le dernier des Gaunas Noirs, Denji Ito…

Par fredgri, le 5 mars 2023

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Notre avis sur Abara Deluxe

Après la réédition de Blame, Glénat continue sa rétrospective Tsutomu Nihei en ressortant son étrange chef d’œuvre Abara, monument du manga cyber-gothique au scénario crépusculaire et parfois quelque peu hermétique.
On reconnait les principales thématiques de l’auteur, ces visions de cités-gouffre abîmales, traversées par des créatures cauchemardesques mi-homme mi-machine. Il perpétue cet imaginaire sombre, aussi désillusionné que Blame.

Toutefois, on ne peut qu’admettre que derrière ces obsessions se dévoile un univers véritablement cohérent dans son angoissant portrait d’un futur ou l’humanité s’efface au profit de la machine. Et quand bien même il n’est ici montré aucune filiation avec Blame, les liens sont évidents, comme participant à une sorte de chronologie de la catastrophe Trans-humaniste qui absorbe radicalement l’environnement, avec cet humain augmenté qui se déforme en une version ++ dégénérée.

Le scénario n’en reste pour autant pas complètement hermétique. On suit l’avancée de ces Gaunas Blancs qui entreprennent d’adsorber ou d’assimiler leur environnement, détruisant, massacrant sans même en s’en rendre compte. On découvre l’action de ces super-soldats, les Gaunas Noirs, peut-être plus dangereux qu’ils n’y paraissent. On se rend bien compte qu’il n’est rapidement plus question de voir une quelconque forme de salut dans ces affrontements, juste d’assister silencieux à la fin d’un monde en pleine déliquescence.

Nihei ne se perd pas en explication. Et même si on peu avoir l’impression, à un moment donné que le scénario s’éparpille à tout azimut, il reste concentré sur une ligne assez tenue.

Après, il faut bien admettre qu’Abara marque davantage par la liberté graphique de Nihei, ce sentiment de le voir au sommet de son art, à travers des scènes de combats extrêmement impressionnante d’efficacité. On passe d’une page à l’autre, presque soufflé par l’énergie qui s’en dégage !

Une très grande claque.

Très conseillé.

Par FredGri, le 5 mars 2023

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