Absolute Power
Tome 1

Pour cette nouvelle grande crise DC, qui suit directement les évènements de Beast World, l’éditeur cristallise toute l’action autour de l’inquiétante Amanda Waller. On connait cette femme de poigne depuis des années, introduite à l’occasion de la mini-série Legends où elle dirigeait la première Suicide Squad. Elle n’a cessé, depuis, de se méfier de ceux qui appliquaient une justice sans le contrôle gouvernemental, cherchant à tout prix à restreindre leur autorité ou simplement leur marge de manœuvre. Absolute Power se présente donc, en quelque sorte, comme l’aboutissement de tous ses plans, ce qui va peut-être nous amener à en savoir un peu plus à son sujet, et notamment la raison de cette guerre personnelle qu’elle mène contre les héros.

Le gros avantage avec les albums Urban Comics de ce genre, c'est que tout est rassemblé dans l’ordre chronologique. On peut ainsi apprécier les petites échappées de l’intrigue, ainsi que les répercussions qui résonnent dans les diverses séries DC, comme Wonder Woman, Green Arrow, Green Lantern etc. Il faut dire que le récit est d’ampleur, il concerne l’univers entier de l’éditeur, et même si l’on devine un peu la fin, on sait que l’on va passer un bon moment.
Autre point fort de cet album, son accessibilité. Il n’est pas forcément besoin de tout avoir lu auparavant pour comprendre les enjeux et les actions lancées par les héros pour riposter. Peut-être peut-on passer à côté de quelques références qui ne sont malgré tout pas si obscures que ça. Ce qui donne une intrigue captivante du début à la fin.

Amanda Waller est un personnage très ambivalent : sous couvert de vouloir instaurer la paix pour l’humanité, elle est prête à éliminer sans le moindre cas de conscience tous ceux qui se dresseront contre elle, quitte à manipuler, faire chanter ou faire usage de la menace pour faire plier, même ses propres alliés. Cependant, aussi détestable puisse-t-elle être, elle met le doigt sur quelque chose de très important, la permissivité dont jouissent tous ces héros autoproclamés et ce manque de contrôle qui peut être perçu comme alarmant. La solution qu’elle propose n’en est pas moins extrêmement inquiétante aussi, peut-être même davantage que le problème qu’elle est censée régler, faisant de Waller une sorte de dictatrice qui impose sa volonté par la violence. Les exemples dans l’histoire sont nombreux, malheureusement.

Artistiquement, les auteurs restent au service de l’évènement, et s’effacent créativement parlant, un peu quand même. Certes c’est du bon comics de super-héros, mais au final on ne distingue plus trop qui écrit quoi au fur et à mesure. Ça n’est pas forcément très important, il faut bien l’admettre, mais bon…

Pour les amateurs de comics qui tabassent, une pause super-héros de qualité.

Par FredGri, le 07 février 2025