ACME NOVELTY LIBRARY
Rusty Brown

Retour de Chris Ware, après 4 ans d’absence, qui nous propose les débuts de son nouveau héros, Rusty Brown.
Et, bien que nous retrouvions le même type de personnage que Jimmy Corrigan, Chris Ware mêle, comme à son habitude, plusieurs profils en même temps, qu’il s’agisse des bandes en bas de page, de la partie principale, de quelques plans larges. Il joue ainsi avec la narration, avec le fonctionnement de la planche, des codes couleur, des cadrages.

Ce style qu’il a progressivement imposé, cette façon de raconter une histoire, de transcender ces quotidiens qui transpirent la banalité, ou les protagonistes en mal de vivre peinent à simplement communiquer avec les autres, ce style c’est du pure Ware. Ses planches sont reconnaissables entre toutes, ce regard formaliste qui explore les limites de la lecture, qui montre bien qu’une simple image peut raconter toute une histoire (un peu à la façon de "La Vie Mode d’Emploi" de Perec), qu’elle peut receler d’une foule de détails complexes.

Ce seizième numéro introduit donc Rusty Brown. Il ne s’agit que d’une longue mise en place qui insiste sur son quotidien, sur celui de son père, qui amène aussi Chalky, sa sœur Alison, leur lien avec leur grand mère. On devine des relations assez intimes, parfois torturées, ou le regard, l’espace intime, ont une place vraiment importante.
Il faudra donc attendre la suite pour voir les choses se développer davantage !

En attendant, c’est un nouveau volume passionnant et pertinent que nous offre Chris Ware. C’est juste dommage qu’il ne soit davantage traduit en France !!!
Peut-être que son grand prix à Angoulême changera un jour les choses !

Par FredGri, le 22 juillet 2018