Adivasis meurtris - L'agonie d'un peuple autochtone en Inde
Les Adivasis représentent près de 9% de la population indienne. Considérés comme une basse caste, ces ruraux (qui représentent quand même au bas mot une centaine de million d’âmes !) sont pacifiques et revendiquent le droit de pouvoir vivre en paix selon leurs traditions ancestrales.
Pour leur malheur, les Adivasis de l’état du Chhattisgarh vivent sur un territoire qui regorge de richesses naturelles. Au nom du progrès et sans concertation, l’état indien s’est mis à les chasser pour que s’intallent à leur place de puissantes multinationales.
Les "naxalides-maoïstes" (Indiens communistes marxistes-léninistes) ont pris fait et cause pour les Adivasis du Chhattisgarh et n’hésitent pas à utiliser les armes. Mais face à eux ont tôt fait de se créer des milices pro-état et les Adivasis, assimilés à leurs "défenseurs" naxalides-maoïstes à qui ils n’ont au départ rien demandé, subissent de plein fouet ces combats qui ensanglantent leur région et rayent de la carte leur population ; et ce dans l’indifférence internationale totale…
Par sylvestre, le 8 janvier 2017
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782849532331
Notre avis sur Adivasis meurtris – L’agonie d’un peuple autochtone en Inde
Cette bande dessinée Adivasis meurtris est assez petite et assez fine, elle dresse cependant tout au long de ses 80 pages un bilan hyper précis de la situation des Adivasis du Chhattisgarh. Les cas de populations déplacées ou sacrifiées au nom de l’expansionisme colonial, industriel ou commercial sont nombreux sur Terre et ne datent pas d’hier. Celui (contemporain) des Adivasis du Chhattisgarh est sans conteste trop peu connu, pour leur plus grand malheur, même des voix commencent à s’élever.
Il existe peu de livres sur la condition des Adivasis et la plupart sont en anglais. Cette bande dessinée qu’a écrite Eddy Simon et qu’a mise en images Matthieu Berthod est donc un des rares éclairages en français sur ce drame humain qui se joue loin de chez nous. En publiant cet ouvrage en partenariat avec Amnesty International, les éditions La Boîte à Bulles affirment encore un peu plus leur engagement et leur militantisme : nombre de titres à leur catalogues abordent des thèmes relatifs à l’être humain et à sa condition où que ce soit dans le monde.
C’est en noir et blanc qu’a été dessinée cette BD. Les textes y sont documentés et solides, les exposés factuels et précis. Si l’on a parfois peur de perdre pied, ce n’est pas à cause du traitement qui est fait du sujet mais plutôt à cause de la complexité de la situation ! Entre initiatives opportunistes, politiques discutables, hypocrisies mercantiles, retournements de vestes et désespoirs à grande échelle, la lecture des événements est en effet loin d’être des plus faciles ! Elle n’en reste pas moins intéressante et sidérante. On notera au tout départ du récit une narration originale attribuée tout à tour, lors d’une même séquence, à des personnes des deux groupes en présence. Ce choix ne perdurera cependant pas et laissera la place à une narration tierce, plus classique.
On ressort de cette lecture fort d’un regard nouveau sur un pays immense dont on a tendance à ne retenir que les images d’Épinal que laissent dans nos rétines les hauts lieux du tourisme de masse. On en ressort plus "sachant", et c’est ça qu’on attend d’un tel type de bande dessinée. Comprendre le monde, c’est faire des pas vers un monde meilleur.
Par Sylvestre, le 8 janvier 2017