AFFAIRES D'ÉTAT - EXTRÊME DROITE
L'heure des comptes

Tandis qu’en Bourgogne se négocie l’achat d’un tableau volé, à Bayonne, le Commissaire Pommard est interpelé par l’homme d’affaires Zaccarini qui souhaite savoir où en est l’enquête sur la tuerie dans un bar espagnol lors de laquelle son ami Frankie Van Herke est mort. Celui-ci est prêt à rendre justice lui-même mais se range derrière la volonté du policier de régler cette affaire. Pendant ce temps, l’inspecteur Manconi poursuit son enquête sur la mort suspecte de Juan Abaigar, un basque espagnol dont le cadavre a été reconnu par sa compagne. Se rendant à son domicile, il est témoin de l’agression de la compagne du décédé par un sinistre individu se nommant Nucci. Après l’avoir secourue et interrogé sans résultat, il finit par se retrouver au Johnny’s Bar. C’est en sirotant un alcool qu’il se remémore la réaction bizarre de son collègue Riou lors d’une de ses affirmations sur l’interrogatoire du dénommé Luis. Ecourtant ses congés, Manconi axe ses recherches sur son collègue tandis que le Commissaire Pommard tente d’y voir plus clair avec son équipe sur l’assassinat de Van Herke.

Par phibes, le 11 mai 2024

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Notre avis sur AFFAIRES D'ÉTAT – EXTRÊME DROITE #4 – L’heure des comptes

Personnage récurrent sur les trois premiers volets de cette série, le Commissaire Pommard, désormais installé à Bayonne, continue son travail de policier. Nous le retrouvons menant ses investigations sur une fusillade mortelle dans un bar espagnol qui pourrait avoir un lien avec des raids menés par des commandos anti-ETA. Philippe Rochelle reprend donc les commandes, pour nous livrer les conclusions de son arc sur l’extrême droite.

A la faveur d’un séquençage toujours aussi rapide qui nous plonge dans les années 70-80, le scénariste met en balance une enquête pour le moins complexe qui met en action certes le Commissaire Pommard dans sa vie de flic et dans celle de tous les jours mais aussi ses équipiers au travers de leurs recherches et analyses. On y suit également les pérégrinations plus sombres du dénommé Charrier (croisé également précédemment) dans son activisme anti-ETA et sa nouvelle recrue Moreau.

Malgré un développement que l’on peut considérer de tortueux, le récit reste tout de même d’un beau niveau de qualité, grâce à une intrigue policière dense, bien inspirée historiquement et politiquement (un peu moins toutefois dans les deux derniers tomes). Philippe Richelle tire habilement les ficelles de son scénario en s’appuyant sur des ressorts efficaces, mêlant traitrise, compromission d’Etat, terrorisme et assassinat et des rebondissements dont certains susciteront de sacrées surprises.

Pierre Wachs peut se targuer de son côté de faire toujours impression grâce à un jeu graphique qu’il maîtrise complètement. Le coup de patte est averti, suffisamment réaliste pour donner corps à cette affaire d’Etat. La restitution de l’époque dont il s’agit dénote une réelle recherche sur les décors et le travail très diversifié sur les personnages est très habile expressivement parlant.

Une conclusion policière dans les milieux extrémistes sans nul doute efficace qui nécessite, par sa teneur plutôt complexe, une relecture d’ensemble.

Par Phibes, le 11 mai 2024

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