AFRICA DREAMS
Un procès colonial

La pression monte autour du roi Leopold II. Les exactions commises dans « son » Etat Indépendant du Congo sont maintenant dénoncées par un organisme créé pour l’occasion, l’American Congo Reform Association qui compte, notamment, l’écrivain Mark Twain ou le révérend baptiste noir Williams parmi ses membres.

Le roi propose à une commission menée par le Dr Williams de venir enquêter sur place. Il donne, bien sûr, la consigne d’éviter toutes les zones caoutchoutières.

Par legoffe, le 16 juin 2016

Notre avis sur AFRICA DREAMS #4 – Un procès colonial

Ce quatrième tome vient clore une série BD qui, bien que romancée, est avant tout un véritable documentaire sur ce que fut l’Etat indépendant du Congo et le traitement des travailleurs indigènes, digne de l’esclavagisme.

Dans ce nouvel épisode, on suit la mobilisation militante de ceux qui dénoncèrent ces pratiques et la stratégie du roi Léopold II qui tente de sortir de ce bourbier grâce à son habileté politique et ses réseaux diplomatiques.

Après l’enquête de la commission, la bande dessinée se conclut sur les résultats du procès. Même si le jugement ne saurait satisfaire le citoyen du XXIe siècle, il est à remettre dans le contexte de l’époque. On peut toutefois retenir que cette affaire fut un des combats marquants d’humanistes vis-à-vis des conditions des indigènes africains. Les auteurs ne les oublient pas, d’ailleurs, puisqu’ils sont régulièrement mis en avant dans ces pages. On aurait même aimé partager un peu plus de moments à leurs côtés. Mais il n’était sans doute pas évident de raconter l’ensemble des faits en s’attardant trop sur certains personnages.

Le livre est un compromis assez équilibré qui garde un esprit original, dans la veine d’autres titres des Charles. Les faits sont ainsi traités avec un certain impressionnisme qui se ressent autant dans le rythme du récit que dans les superbes dessins de Frédéric Bihel. L’artiste est aussi doué pour traiter ses personnages que ses paysages. Et si la beauté esthétique est bien présente, il évite les couleurs éclatantes comme pour mieux illustrer, à sa manière, la période trouble dont il est question ici.

Une bande dessinée intéressante et magnifiquement dessinée, même si elle n’est pas forcément à la portée de tous en raison de la manière complexe dont sont rapportés les faits. Elle devrait en tout cas beaucoup plaire aux amateurs d’Histoire éclairés, en particulier ceux que l’Afrique passionne.

Par Legoffe, le 16 juin 2016

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