Afrika

Dario Ferrer est garde dans une réserve naturelle africaine. Personnage renfrogné et asocial cachant un passé plutôt lourd, il fuit le monde moderne pour s’occuper, arme à la main, de la protection de la faune sauvage qui peuple son territoire. Il prend sous son aile protectrice Charlotte qui, journaliste, souhaite faire un reportage sur les activités illicites des trafiquants d’animaux.
Le jour où tous deux sont témoins d’un énorme carnage humain exécuté par les troupes militaires à la solde du gouvernement, ils sont condamnés à fuir illico le pays à travers la jungle. Une course-poursuite haletante s’engage dans laquelle Dario et Charlotte, formant des proies faciles, vont œuvrer à la réussite de leur entreprise.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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3 avis sur Afrika

Le plus intéressant, mise à part son incroyable talent, chez Hermann c’est cet inaltérable engagement perpétuel qui transparait dans son travail, cette façon "coup de poing" de traîter d’un sujet grave.
Ici, on retrouve donc son regard sur une civilisation de chasseurs avides de profits, qu’ils soient braconniers ou à la tête d’une armée le problème est le même, et le héros est près à sacrifié sa vie et ses racines pour plonger dans son "combat".
De plus le scénario de Hermann est assez cynique, ne serait ce que par le côté desillusionné et despéré de cet engagement.
Il s’agit donc d’un très bel album, j’ai quand même eu le sentiment que cela pourrait aller franchement plus loin, mais quelle belle leçon aussi !
Je ne reviendrais pas sur le talent graphique du monsieur tant je reste fan encore et encore, c’est magnifique tout simplement !

Par FredGri, le 27 novembre 2007

Afrika, c’est l’épilogue dramatique de la vie de Dario, traqueur de braconniers devenu lui-même la proie de prédateurs encore plus sournois. C’est aussi un portrait, la larme à l’œil, d’une Afrique ô combien belle et pourtant si déchirée, entre corruption, guerres, pauvreté et exploitation…

Hermann nous livre un très beau récit qui n’aurait peut-être pas souffert d’être traité sur deux tomes. D’une part parce que l’auteur doit faire des raccourcis (n’y avait-il vraiment aucune alternative à la fuite ? La fin choisie pour – et par – Dario était-elle le meilleur moyen pour lui de continuer le combat ?) Et d’autre part car un second volume nous aurait permis de profiter encore plus du talent du dessinateur-scénariste qui signe de superbes planches (même si à mes yeux ses femmes ont toujours visage si peu gracieux…)

Afrika prend aux tripes. C’est un one-shot à découvrir sans plus attendre.

Par Sylvestre, le 14 décembre 2007

Pour la sixième fois, la collection Signé de chez Le Lombard met en avant une nouvelle œuvre de l’incommensurable Hermann. Le père de "Jérémiah" entre autres réalise une histoire dramatique énergique dans laquelle deux personnes sont pourchassées telles des animaux enragés pour avoir été spectateurs d’un acte de barbarie perpétré par un gouvernement corrompu.

L’auteur fait feu de tout bois en faisant éclater sa colère par rapport aux malversations de tout genre qui font passer au premier chef les intérêts des despotes régionaux et des nations étrangères assoiffées de ressources naturelles au détriment de la population et de la faune locale. Exécrant les divers trafics illicites d’animaux pourtant protégés, il dénonce le pouvoir de destruction du bipède sapiens et rend hommage à cette magnifique nature qui peut s’avérer aussi belle que cruelle.

Les deux personnages principaux mis en scène sont totalement différents l’un de l’autre. La sauvagerie et la rudesse de l’un se heurtent à la délicatesse et au caractère civilisé de l’autre. Par cette opposition, ce tandem atypique est viable et apporte des échanges constructifs.

Le dessin d’Hermann est on ne peut plus bluffant par son réalisme infaillible et ses couleurs naturelles divines. De la première à la dernière page, on assiste à un défilé de vignettes d’une beauté à vous couper le souffle. Les paysages africains riches en végétaux sont restitués, de nuit comme de jour, dans une conformité éblouissante. Les bêtes sauvages qui apparaissent sur plusieurs planches semblent sortir d’un documentaire animalier. Les personnages, toutes couleurs confondues, sont très concluants et reflètent, par leurs yeux et leurs traits marqués, le style particulier de leur auteur.

Afrika est pour ma part une excellente surprise du mois de novembre qui ne pourra que ravir un maximum de lecteurs par sa beauté picturale et par les réactions sur nous-mêmes qu’elle peut susciter.
 

Par Phibes, le 10 novembre 2007

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