AIGLES DECAPITEES (LES)
Le bûcher

En juin 1272, Sygwald de Crozenc et sa compagne Gisella atteignent les portes de Paris. En ces lieux, le chevalier souhaite à tout prix rendre visite à sa sœur, Mahaut, emprisonnée pour sorcellerie par l’intrigant sénéchal de Beaumarchès. Inopinément, il fait la connaissance d’Elie, un juif âgé qui se doit de pourvoir à l’éducation de son petit-fils Joseph. Hébergés par ce dernier et éclairés sur la répression qui subsiste dans la cité à l’encontre des juifs, Sygwald et Gisella se rendent sur les lieux de détention où se trouve Mahaut. Malmenée à tort par ses tortionnaires, la jeune femme est dans l’attente d’être brulée en place publique. Sygwald décide alors de tout tenter pour faire lever la sanction. Et pour cela, il se doit de voir le roi, le seul qui pourrait accorder la grâce. Malheureusement, le monarque est difficile à approcher et le seigneur de Crozenc va essayer de faire jouer les appuis. Mais seront-ils suffisants pour sauver Mahaut ?

Par phibes, le 2 septembre 2017

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Notre avis sur AIGLES DECAPITEES (LES) #28 – Le bûcher

Suite à ses péripéties guerrières sous la bannière de l’ost Royal dans le Comté de Foix, Sygwald semble avoir trouvé un peu de quiétude en compagnie de sa nouvelle compagne Gisella. Muni de bonnes intentions à l’égard de son seul parent, sa sœur Mahaut, le chevalier de Crozenc est parti sur Paris avec l’idée de sauver celle-ci du bûcher. Nous retrouvons donc ce personnage intègre qui, après son père et sa mère, porte dorénavant sur ses épaules la saga des Aigles Décapitées.

Michel Pierret reste donc toujours fidèle à son équipée historique qu’il égrène chronologiquement. Un mois seulement est passé depuis les péripéties contées précédemment dans le tome 27 et ces dernières se voient relancées via les pérégrinations parisiennes du héros. L’on concèdera que ce tome reste dans cette évocation très classique dont la saga se nourrit depuis ses origines et qui se veut nécessaire pour coller effectivement à l’Histoire de France.

Dans son élément, le scénariste/dessinateur fait ici sous le couvert de la quête de Sygwald, un zoom sur le règne de Philippe III dit le Hardi et surtout sur la ségrégation de la communauté juive initiée dans la cité parisienne. Au travers du vieil Elie, on y perçoit l’injustice instituée par le royaume et dont la traduction distinctive, qui nous rappelle un épisode tragique beaucoup plus récent, se découvre cousu sur les vêtements hébreux (sous forme de rouelle).

La quête chevaleresque du héros est, quant à elle, d’un attrait agréable et bénéficie de tout son long de bons rebondissements. Sans gros effet, Michel Pierret parvient à susciter de l’intérêt pour cette quête et nous amène pour le moins adroitement vers un final qui pourrait nous faire changer d’espace. L’avenir nous le dira.

Côté graphique, le trait de Michel Pierret n’amène pas de grosses surprises par rapport aux précédents volumes. Toujours respectueux de l’époque traitée, l’artiste fait preuve d’une certaine recherche et d’un rendu de qualité.

Une fin d’équipée historique bien sympathique qui enfin semble donner un peu mou à la famille seigneuriale de Crozenc.

Par Phibes, le 2 septembre 2017

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