ALAN MOORE PRÉSENTE SWAMP THING
Volume 2

Alors qu’il écrit les épisodes de Swamp Thing qui correspondent au présent volume, Alan Moore s’est déjà constitué une très sérieuse réputation. En à peine quelques années, il est devenu l’un des scénaristes majeurs du moment, ce ceux qu’il faut absolument surveiller de très près ! Et d’ailleurs DC ne s’y trompe pas en lui confiant de multiples back-up deçi delà, ainsi que l’incroyable Superman Annual 10. En même temps, nous voyons arriver les Miracleman chez Eclipse qui même s’ils passent assez inaperçus, n’en restent pas moins une œuvre importante !

Moore est donc au sommet de son art, et chaque nouvel épisode de Swamp Thing est une nouvelle preuve de sa virtuosité narrative, de ses audaces, assisté par Totleben et Bissette qui n’hésitent pas à partager leurs idées avec le scénariste qui s’empresse de les glisser dans ses intrigues ! Le personnage vit alors une réécriture qui revisite radicalement ses bases, qui le transcende littéralement, en profondeur.
Cette démarche, bien ancrée dans le précédent volume, prend ici tout son sens dès le moment ou le personnage découvre qu’il existe une conscience plus grande que lui, qu’il ne serait qu’un élémental qui existe en harmonie avec ce qu’il appelle la "Sève", une force naturelle avec laquelle il ne fait dorénavant qu’un et qui lui permet d’extrapoler véritablement ses nouvelles capacités. Moore balise le terrain pour ensuite développer des concepts des plus intéressants, comme ce fameux "Parlement des arbres", comme cette régénérescence qui lui permet de renaître autant qu’il le souhaite ou même de se transporter partout !
En parallèle, l’écriture de Moore garde une approche très intimiste, avec des monologues intérieurs très immersifs qui nous entraînent dans les pensées du personnages, de ceux qui traversent cette série ! C’est très beau, profond et émouvant. On plonge dès les premières planches dans un récit qui nous prend aux tripes, bouleversante odyssée végétale qui nous fascine d’emblée !

Il faut dire que graphiquement on n’est pas en reste non plus. Bissette et Totleben imposent un style extrêmement précis, avec une volonté de créer des textures à la fois magnifiques et étranges, seulement égalées par l’encrage d’Alfredo Alcala qui vient signer quelques sublimes épisodes !
Une série incomparable qu’il est important de redécouvrir, grâce à ces volumes particulièrement bien édités par Urban !

Je ne saurais assez vous conseiller de ne pas attendre davantage !

Par FredGri, le 15 juillet 2020