ALBANY & STURGESS
Olivia Sturgess 1914 - 2004

Spécialisé dans le polar, François Rivière, largement connu pour ses adaptations des romans d’Agatha Christie en bande dessinée, auteur de romans et d’essais, journaliste à Libération auquel il collabore, conseiller littéraire aux éditions du Masque, il est également biographe. Ce genre l’incite à raconter l’histoire de Olivia Sturgess avec Floch’ dans son incomparable style ligne claire. L’idée de simuler un pseudo feuilleton télévisé est originale et donne un ton narratif lent mais passionnant, rempli de documents, témoignages et références diverses spécialement choisies pour illustrer le parcours de cette écrivaine anglaise.
Très british, l’ambiance est réservée, le rythme un peu lent et les manières raffinées.
Le dessin plutôt Jacobsien donne envie de plonger dans cet univers littéraire, qui s’en est sorti des bombes et du blitz, donnant d’ailleurs le titre à la série policière de Albany et Sturgess .
C’est en mêlant le réalisme et le fictif que Rivière et Floch’ arrivent à captiver avec un album au rythme lent mais imposant, et au dessin précis, sans défaut.
Vraiment blufffant, on se laisse prendre au jeu de la fausse interview, on plonge et on en redemande.
Ce livre est également augmenté d’un carnet supplémentaire montrant les documents de l’époque (exposition), vraiment excellent !
Même réticents du genre, n’hésitez pas à découvrir cet album, il se lit avec beaucoup de plaisir.
Recommandé.

Par MARIE, le 19 janvier 2006

Derrière ce portrait haut en couleur, les auteurs ont voulu raconter la vie et les engagements d’une femme hors du commun. C’est vrai, je n’ai pas lu les autres albums de cette série, c’est certainement handicapant pour pouvoir réellement apprécier cette pseudo biographie, malgré tout, j’ai trouve cette approche fascinante, tout à fait dans la mouvance de Citizen Kane par exemple, sans le côté mégalo, évidemment !

Ce que je pourrait repprocher à cette « histoire » c’est sa froideur, ce manque complet de chaleur humaine, de générosité, qui fait qu’en fin de compte on ne s’attache pas une seconde à ces personnages, c’est dommage. Cela vient certainement aussi du milieu dans lequel évoluent Olivia et Francis, un milieu assez huppé, intellectuel et du coup assez « pincé ».

De plus, on n’est pas vraiment dans une histoire, c’est une sorte de collage de différents évènements, de différentes périodes qui veulent surtout servir à peindre le profil d’une femme créative, qui doute et surtout qui aime la vie, tout simplement !

Je ne connaissais pas cette Olivia, peut-être que maintenant je me suis un tout petit peu rapproché d’elle !

Par FredGri, le 21 juin 2005