ALEPH
L'ange de lumière

Aleph est en train de sombrer dans le chaos à la suite d’une épidémie qui transforme les habitants en morts-vivants et dont l’origine semble être les corps sans vie de l’équipage du vaisseau cathédrale Luna entreposés à la morgue de Greenwitch. Mais ce carnage augure quelque chose de plus grand que la terrible Salomé et les autres dragons entendent concrétiser malgré la dissidence de Nabuccio. L’agent spécial Bessermann et le lieutenant Nawel Priss sont encore loin d’endiguer la terrible menace qui plane sur Aleph. A moins d’un revirement de situation inespéré…

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur ALEPH #1.3 – L’ange de lumière

"L’ange de lumière" clôture (provisioirement ?) la trilogie futuriste d’"Aleph" qui depuis "L’énigme du Luna" et "Le neuvième dragon" entretient un mystère bien intrigant quant à l’anéantissement de tout un équipage de vaisseau spatial et aux horribles homicides recensés sur Aleph.

Jean-Luc Istin, à qui on doit une liste impressionnante de séries au style varié chez Soleil telles parues en 2008 "Le cinquième évangile", "Les druides", "Lancelot", "Merlin", "Nüwa", "L’ordre des dragons", "Le seigneur d’ombre", "Les terre de Sienn" et "Les aventures de Tom Sawyer", nous apporte la preuve évidente qu’il maîtrise parfaitement son scénario. En effet, il active à la demande et sans transition ses personnages dans des tranches de vie différentes qui concourent à un dénouement final commun.

Allant chercher une origine ancestrale (celle du temps des Pharaons), le scénariste fait un bond dans le temps (en 2258) pour nous immerger dans une société dont la description est catastrophique. Les éléments surnaturels s’y déchaînent, au point de créer un capharnaüm de folie destructrice phénoménal dont les pauvres mortels d’Aleph subissent les conséquences.

Bien qu’il y soit question de zombies, Jean-Luc Istin évite subtilement de s’engluer dans un morbide malsain. Certes, les scènes sanglantes sont nombreuses, juste assez pour entretenir ce climat pesant de fin du monde. Les évènements qui se suivent à un rythme conséquent délivrent enfin les réponses tant attendues sur Nabuccio, sur l’annihilation de l’équipage du Luna, sur Salomé et la prophétie des dragons,… pour fondre dans un affrontement final monstrueux ahurissant.

Dim-D., qui a repris dans cette réédition la colorisation, se taille une part de roi dans l’ouvrage en réalisant des dessins d’une force graphique impressionnante, différents de ceux exécutés à l’ordinateur dans "Le seigneur de l’ombre". Maintenant une atmosphère glauque, entretenue par une omniprésence du noir, il ébahit par ses pleines pages apocalyptiques et par le charisme atypique de ses personnages. A ce titre, ces derniers tranchent quelque peu dans leur conception classique avec les décors grande échelle "remastérisés". En un mot, la qualité générale du travail force l’admiration.

Parue initialement chez Nucléa et reprise par les Editions Soleil selon un titrage différent qui appelle inévitablement un autre cycle, "Aleph" a le potentiel suffisant pour être considérée comme une saga futuriste incontournable, inquiétante et captivante et mérite haut la main sa place dans la collection "Mondes futurs".

Par Phibes, le 7 décembre 2008

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