Alessia

On se retrouve à Naples, vers la fin des années 50, Riccardo G. Cactus, célèbre peintre qui prépare une prestigieuse exposition à Paris dans quelques semaines, vient passer quelques jours en Italie, afin de retrouver la femme qu’il aime, Alessia. Mais cette dernière s’est précipitamment dérobée. L’artiste passe alors son temps avec son amie Marchesa qui est secrètement amoureuse de lui, il peint des paysages, nonchalamment et fait des rencontres…

Par fredgri, le 10 octobre 2024

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Notre avis sur Alessia

Alessia, c’est une sorte de voyage immobile, ou tout semble aller calmement, au grès du vent marin, de la douce chaleur de l’Été. Un artiste peintre débarque à Naples pour y retrouver la femme qu’il aime, mais découvrant son absence, il décide de se laisser porter par l’ambiance, par ce sentiment d’un temps suspendu ou l’Art n’est plus vraiment de l’Art, peut-être juste une partie de soi qui résonne avec le reste, avec ces moments attablé à l’ombre d’une terrasse pour profiter d’une glace, à discuter avec un jeune marchant de rue cynique, mais attachant, ou encore à accompagner une amie pour un petit toast chez elle en évoquant des souvenirs pleins de non-dits, de gestes affectueux qui signifient tellement plus, une main sur l’épaule, une attente inassouvie…

Zidrou et David Merveille nous plongent dans une lente évocation de ces années lointaines ou l’art de vivre se savourait doucement, sans précipitation. Certes, le scénario ne promet pas de grands drames ou de grands sentiments, mais l’écriture reste d’une très grande finesse, servie par un dessin magnifique qui s’attarde sur le mouvement des mains, des regards…
Cactus est un homme au contact particulier, il pique, mais garde un cœur tendre et sensible, quand bien même il peut ne pas toujours voir ce qu’il a sous le nez, se rendre des espoirs vains qu’il suscite.

C’est un album sur la retenue, sur cette passion inerte qui peine à ressortir et qui fait passer les années comme un vague courant d’air. On se laisse aller au rythme de ces pages, on sentirait presque la chaleur du soleil sur notre peau, on se prend au charme de ces cases, de ces pages minimalistes, mais tellement évocatrice d’un air doucereux que l’on marmonne en se promenant sur une jetée, le nez au vent.

Un très bel album, une superbe surprise.

Par FredGri, le 10 octobre 2024

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