ALICE MATHESON
Le tueur en moi
Alice Matheson est infirmière dans un hôpital londonien. Si elle est, aux yeux de tous, une employée qui pourrait se révéler presque parfaite, elle a tout de même la particularité non avouée de prendre du plaisir à assassiner ses patients incurables. Depuis six ans qu’elle est en poste, elle agit en secret sans faire de vague. Sauf que là, une épidémie mystérieuse de zombies s’est déclarée au sein de l’établissement et perturbe ses agissements. C’est d’ailleurs en pratiquant un test sur une patiente qu’elle se voit surprise par sa collègue Samantha Payne. Il devient alors nécessaire de l’empêcher de parler et pour cela, n’hésite pas à lui injecter un somnifère pour ensuite l’enfermer au dernier sous-sol. De retour dans les étages, elle passe par le Département de recherche afin de connaître des dernières avancées de l’équipe médicale sur l’épidémie qui pourraient lui être utile. Car, le temps presse, Alice se sent de plus en plus menacée, à cause de Samantha Payne qui ne va pas tarder à se réveiller, à cause de l’enquête policière qui pourrait bientôt s’intéresser à son cas et également à cause de cet homme, Harold Butler, qui, dans la salle d’attente, semble la reconnaître.
Par phibes, le 6 février 2016
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782302047624
Notre avis sur ALICE MATHESON #2 – Le tueur en moi
Le tome 1 permettait de donner la tonalité de la nouvelle saga lancée par les éditions Soleil dans leur collection Anticipation et créée par le scénariste productif Jean-Luc Istin, adepte des mondes oniriques, en association avec Philippe Vandaele, premier dessinateur de la saga. Il nous permettait de découvrir à la fois le cadre et le personnage principal en y greffant une intrigue forte des plus sanguinolentes.
Ce deuxième volet reprend là où l’album précédent nous avait laissé, à savoir au moment où Alice Matheson, en pleine injection, était surprise par sa collègue Samantha Payne, et par ce biais, nous réintroduit dans ce climat inquiétant de pandémie mortelle. Fort de cette approche, le récit semble reposer sur deux problématiques parallèles étroitement liées. L’une se rattache aux agissements de la belle infirmière qui, non seulement, confirme ses travers radicaux (l’assassinat des patients en phase terminale), sa froideur, son intelligence et son sens de la réplique lorsqu’elle se sent menacée, mais aussi nous ouvre enfin une toute petite fenêtre sur son passé mystérieux. L’autre s’établit dans l’éclaircissement de l’énigme qui entoure la terrible épidémie de morts-vivants. Grâce à l’enquête policière et aux résultats de l’équipe de recherches, là aussi, quelques réponses sont apportées, mais sans trop toutefois.
Ainsi, il en découle une suite d’intrigue chapitrée qui vaut pour son atmosphère générale, oppressante et horrifique à souhait. Les rebondissements restent de mise tout du long et permettent de dévorer la cinquantaine de pages jusqu’à aboutir sur la dernière planche qui se veut interrogative. Il va de soi qu’en scénariste aiguisé, Jean-Luc Istin tire une fois de plus les ficelles de son récit tout en tension en jouant très habilement sur le côté mystérieux de ses personnages à la psychologie très diversifiée et les introduits dans des actions (en particulier Alice Matheson évidemment) qui ne manquent pas de surprendre.
Pour les besoins de cet épisode, c’est Zivorad Radivojevic qui succède à Philippe Vandaele (on retrouvera ce dernier sur le tome 6). Le travail qu’il exécute se veut conforme à celui produit précédemment de telle manière qu’on n’est pas perturbé par la transition. Illustrateur des séries One et Cyber, cet artiste qui se voit appuyé par le coloriste de talent Jean Bastide, réalise ici une mise en images soignée et d’une grande efficacité pour camper les ambiances les plus horrifiques. Ses personnages, du mort-vivant à la belle Alice Matheson, sont, à la faveur d’un esthétisme incisif, on ne peut plus convaincants et produisent tous leurs effets.
Un deuxième volet mystérieux et entreprenant à la fois, mené de mains de maître par des auteurs qui savent nous donner de sacrés sueurs froides.
Par Phibes, le 6 février 2016
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