ALICE MATHESON
L'origine du mal

Pendant qu’à l’extérieur, des hordes de zombies mettent à mal le centre de Londres, à la morgue du St Mary’s Hospital, l’infirmière Alice Matheson s’apprête à euthanasier la jeune Morgane Baker. Troublée par son envie de mourrir, Alice ne tire aucun plaisir lors de l’injection létale. Alors que le Dr Loomis vient constater le décès de la jeune femme, cette dernière se transforme en mort-vivante. Elle se jette sur le médecin et le déchiquette sous l’œil surpris de l’infirmière. Comment la patiente a-t-elle pu être contaminée par le virus puisqu’elle n’a subi aucun contact avec un pestiféré ? Est-ce à dire que quelqu’un lui aurait inoculé le germe lorsqu’elle était en chambre ? C’est lors de son questionnement que l’inspecteur Kitson fait son apparition et lui demande quelques explications sur son collègue Sam Gibbs. Au moment où Alice quitte le policier, elle reçoit un message qui l’informe que le Dr Skinner cherche à révéler ses petits secrets. L’infirmière décide alors de faire tomber son patron en délivrant une information à Kitson. Remontant dans les étages, elle se heurte à Jordan Barry, le radiologue. Lui ayant appris la contamination de Morgane, il propose à Alice de faire une vérification sur les derniers soins faits à la défunte et les croiser avec ceux suivis par d’autres patients le même jour…

Par phibes, le 10 décembre 2019

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Notre avis sur ALICE MATHESON #6 – L’origine du mal

Après trois ans de silence « mortel », Alice Matheson, l’infirmière aux mœurs bien mortifères revient pour la suite de ses sombres pérégrinations au sein d’un hôpital londonien. Toujours entourée d’affreux zombies en quête de chair humaine, la belle infirmière vient, grâce à ce sixième épisode au titre évocateur, nous dévoiler le fin-mot sur la terrible épidémie sévissant autour d’elle.

Toujours dans un chapitrage aguerri, Jean-Luc Istin boucle la boucle de son intrigue horrifique. Pour cela, tout en continuant à évoquer la sombre nature du personnage principal, l’artiste trouve enfin l’opportunité de briser la glace sur ce qui a bien pu nous tenir en haleine durant les cinq épisodes précédents. De fait, à l’instar d’un sous-titre très explicite, la question de l’origine du virus est enfin mise sur la table (d’opération) et ce, à la faveur d’une enquête interne à l’hôpital menée par la terrifiante Alice Matheson.

Une fois encore, le récit fait sensation, grâce à des rebondissements on ne peut plus efficaces. Tout d’abord, il permet enfin de comprendre la personnalité de la sinistre héroïne et sa troublante propension à jouir de la mort des autres. Ensuite, il donne définitivement les clés de l’invasion des morts-vivants, dans le cadre d’un développement réellement convaincant et pourquoi pas plausible. Le tout est servi froidement, dans un climat tendu qui n’épargne personne et qui, à tout moment, peut virer au cauchemar, dans une effusion de morsures et de sang.

Philippe Vandaële, dessinateur du premier opus, revient pour ce dernier volet. Il se voit associé à Zivorad Radivojevic (lui-même ayant participé aux tomes 2 et 3). Ce travail à quatre mains reste dans l’esprit réaliste de la saga et nous offre des moments on peut plus intenses, dans une froideur artistique en totale adéquation avec la thématique. Usant juste ce qu’il faut d’effets sanglants sans débauche visuelle, les artistes donnent un véritable poids à l’intrigue, de la planche complète à la petite vignette.

Une fin de cycle que l’on espérait, mordante et imparable, qui a le privilège de mettre un terme à l’énigme des zombies. Une excellente saga en définitive à recommander aux amateurs d’intrigues sur fonds d’hémoglobine.

Par Phibes, le 10 décembre 2019

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