ALISIK
La mort

Alors que le petit cimetière s’apprête à vivre ses dernières heures, Alisik, transformée en fantôme errant à la suite d’un accident mortel, a décidé de mettre un terme à la romance impossible avec Ruben. De fait, accompagnée par ses amis post-mortem, elle s’en est allée dans le royaume des morts pour trouver le fameux M. Morrt et lui présenter ses doléances, plongeant dans l’affliction son petit amoureux. Suite à l’intervention de Frings, le jeune homme parvient tout de même à quitter le monde des vivants et à se lancer sur les traces de sa dulcinée. De son côté, cherchant Joe la faux, cette dernière suivie par ses pairs s’est engagée sur un chemin ténébreux qui va lui permettre, au fil de nouvelles rencontres, de découvrir de nombreux secrets liés au lieu qu’ils arpentent et à certains de ses résidents. Serait-il possible qu’Alisik et Ruben parviennent, malgré certains dangers, à retrouver leurs destinées ?

Par phibes, le 5 août 2015

Notre avis sur ALISIK #4 – La mort

Après avoir sévi sous le couvert des trois saisons l’automne, l’hiver et le printemps, l’émouvant fantôme Alisik revient dans son aventure surnaturelle pour livrer son dernier chapitre. On aurait pu penser que le titre de celui-ci soit dédié à la dernière saison (l’été). Il n’en est rien puisque l’intitulé sinistre La mort lui a été préféré. A la faveur de l’inspiration toute en générosité de ses créateurs, Hubertus Rufledt et Helge Vogt, la jeune fille revient à nous pour quitter définitivement le monde des vivants et le cimetière où elle déambulait avec ses compagnons d’infortune et pour opérer cette fois-ci de l’autre côté de la barrière, au royaume des morts.

Bien que cette thématique n’engendre pas vraiment, à prime abord, une certaine jovialité, on sera surpris favorablement par la délicatesse de l’histoire d’Alisik dont la teneur mêle généreusement fantastique et romance. Ce dernier tour de piste qui nous ouvre, à la manière d’un conte, l’univers des ténèbres selon Hubertus Rufledt et Helge Vogt, se veut émotionnellement captivant de par la poésie qui s’en dégage. Les coauteurs dévoilent enfin les dessous de la mésaventure d’Alisik en faisant tomber les derniers aveux, certains faux semblants et ce, dans une nouvelle effusion d’évocations gentillettes originalement chapitrées et accompagnées de textes intimistes.

Cette histoire gothique se veut assurément attachante par le fait que les personnages fantomatiques profonds dont on a pris l’habitude de croiser et ceux à découvrir dans ce dernier volet restent dans cette bienveillance générale qu’Hubertus Rufledt et Helge Vogt ont su entretenir avec adresse tout au long des tomes. Si leur sujet touche à la mort, les artistes font en sorte de l’exploiter dans des effets mélancoliques bien soupesés sans tomber dans un registre trop grave, de l’accompagner d’un gros zeste de fantaisie et de légèreté, et même de lui donner une fin inespérée.

Au niveau graphique, Helge Vogt nous offre une nouvelle fois un travail superbe. Alors que son trait évolue dans des espaces plongés dans la pénombre, l’artiste parvient a donné une vision picturale fantaisiste à la Tim Burton très riche, emplie de modernité et fortement colorisée. La féerie qui se dégage de ses vignettes qui s’affranchissent de tout conventionnalisme est parfaitement perceptible et par ce biais, donne le relief extraordinaire qu’il convient à l’histoire.

Une fin de conte gothique sur le thème de la mort, émouvante, légère et chaleureuse, à découvrir urgemment chez Le Lombard.

Par Phibes, le 5 août 2015

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