Aller-Retour

Bazile Far débarque de son train, un soir, il écoute les musiques qui filtrent à travers son lecteur MP3, il est grand, 2 mètres, il arrive à son hôtel. La fille qui le mène à sa chambre est jolie, elle le regarde étrangement. C’est vrai que Bazile est intriguant, pas très causant, pas très liant même.
Dès le lendemain il commence à errer dans les rues. à observer les maisons, les enfants… Il semble chercher quelque chose, mais quoi ?

Par fredgri, le 30 janvier 2012

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2 avis sur Aller-Retour

Chaque nouvel album de Frédéric Bezian a de quoi surprendre.
Ici, le personnage principal arrive sans que l’on ne connaisse précisément les raisons de sa présence dans ce village. On le suit, on écoute les longs monologues en voix off, mais rien ne nous est directement révélé. On peut même s’imaginer, à un moment avoir à faire à une sorte de polar très particulier, mais en fait, pas vraiment.

Bazile débarque donc, un soir, là ou il a grandit, jadis, il aimerait, le temps de quelques jours, retrouver la présence de ce petit garçon qu’il était autrefois, retrouver les sensations qu’il avait en frôlant les murs, en se demandant ce qu’ils pouvaient cacher… C’est un peu une "recherche du temps perdus" qu’entame le personnage. Il enquête donc sur ses propres traces, essaye de retrouver son reflet dans une vieille photo de classe, il tente de ranimer ses sensations en se promenant le long du canal, en s’asseyant dans l’ombre d’un abri, en espérant capter les souvenirs qui émanent de ces rues.

En contre partie, l’auteur amène quelques fausses pistes, comme cette histoire de jumeau meurtrier, ou le fait que Bazile serait enquêteur pour une boite d’assurance… Ça n’apporte absolument rien à l’album, si ce n’est pour amplifier l’aura mystérieuse du personnage, mais c’est tout ! Et du coup, on espère vainement qu’à un moment ça va en effet virer vers une ambiance plus polar… Alors que le récit reste tout le long sur le ton monocorde du narratif qui met l’accent sur les sensations qu’éprouve Bazile, bien plus que sur une éventuelle intrigue.

Il faut donc s’accrocher pour laisser ensuite, à cet étrange récit intimiste, le temps de bien s’installer. Car aussi belle soit cette écriture, aussi magnifiques soient ces images, il arrive un moment ou on a du mal à juste trouver ça passionnant ! Je veux dire par là que l’ambiance est très nonchalante et que le texte plombe un peu la lecture parfois.

Une fois que j’ai fini l’album, j’étais content d’avoir été jusqu’au bout car en rejetant un dernier coup d’œil sur l’ensemble on en apprécie vraiment toute la substance. Peut-être que Bézian aurait pu jouer davantage sur les silences, je ne sais pas. Malgré tout, c’est un album vraiment remarquable qui mérite de faire cet "effort".

Par FredGri, le 30 janvier 2012

Passé la lecture des dix premières pages, on se dit qu’il s’agit de l’introduction et que tout va soudain se mettre en mouvement. Passé les vingt premières pages, on se dit que l’auteur prend tout son temps, mais qu’il va finir par se passer quelque chose. Passé les trente premières pages, on se dit qu’il ne va plus rester beaucoup de planches à l’auteur pour raconter une histoire. Arrivé à la fin, on se dit qu’il n’y avait pas lieu de se poser tant de questions puisqu’il n’y avait pas vraiment d’histoire. Mais il faut déjà avoir fait preuve d’une grande motivation pour parvenir à cette étape car le récit est plat et la voix off particulièrement assommante.

Il faut saluer l’idée de l’auteur et l’originalité de sa démarche, ainsi que son talent de dessinateur (la force des images, grâce au coup de crayon incroyable de Bézian, est toujours aussi impressionnante), mais tout cela ne suffit pas à en faire un livre intéressant. On finit par se dire “tout ça pour ça”. Il est alors temps de remonter dans le TER en priant pour ne pas avoir embarqué à bord du train avec “Aller Retour” pour seule lecture. Sinon, le voyage risque de vous paraître bien long…

Par Legoffe, le 10 février 2012

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