ALTER EGO
Saison 2 - Teehu

Avec Ultimatum, le septième épisode de la série Alter Ego, le team constitué autour Pierre-Paul Renders, le grand initiateur de cette aventure, clôturait de façon explosive la première saison liée à la révélation d’un complot planétaire institué par un cartel scientifico-financier peu scrupuleux.

Etant pour le moins inspirée, la fine équipe de la première heure relance le débat en revenant pour une deuxième saison (qui devrait compter quatre volumes) qui nous place cette fois-ci quelques trois ans après les évènements contés dans le tome 7. Les remous provoqués par cette révélation se sont dissipés et ont laissé place à une société partagée entre les convaincus, les septiques et les incrédules. Fort de cette mise en place intellectuelle qui campe l’ambiance générale face au secret des alter ego, la saison 2 débute via l’intervention d’un nouveau personnage, Teehu. Jeune fille dotée de prédispositions extraordinaires, cette dernière est appelée à expliciter son expérience pour le moins chaotique dans le cadre d’une secte qui s’est accommodée de la révélation des alter ego.

Bien que l’on ne sache pas si l’exercice de lecture aléatoire est reconduit, cette ouverture se veut bien entreprenante par le fait d’une part, elle remet en scène des personnages que l’on déjà croisés (Noah, Zelia, Camille…) et qu’elle instille une intrigue portée par Teehu qui tourne autour des agissements de l’énigmatique secte de Ridvan Garden’s. L’impact psychologique des déconvenues de la petite héroïne de l’album est captivant et nous donne à comprendre ce qui se passe (sans trop en dire toutefois) sur les malversations de la secte. Le nouveau message porté est encore d’une grande fluidité et nous permet, grâce à un flash-back explicatif et une (re)plongée dans les arcanes sectaires, de saisir la malhonnêteté et la manipulation spirituelle des dirigeants de la communauté. De même, une certaine tension est entretenue au regard du sort du petit Salam qui reste suspendu au quotidien difficile de son alter ego.

Côté dessins, Efa et Luca Erbetta s’associent à nouveau pour faire l’ouverture de cette deuxième saison. On ne peut que saluer, une fois de plus, la qualité de leur graphisme qui se complète particulièrement bien. D’une grande clarté, d’un trait sans bavure, les deux artistes nous offre une vision pleine de réalisme, généreuse, conforme à ce qui a pu être réalisé antérieurement. Personnages (réalisés par Efa) et décors (exécutés par Luca Erbetta) sont remarquables et soutiennent avec vigueur l’aventure mise en place, le tout dans une colorisation qui reste à saluer.

Un début de saison qui promet et qui donne envie d’aller voir plus loin ce que ce thriller nous réserve.

Par Phibes, le 22 novembre 2013