Amours à l’italienne
A l’ombre d’une terrasse de café, un homme écrit inlassablement. Pour le moins intrigué par ce manège que ce dernier exécute quotidiennement, le serveur se permet de l’interpeller. Assis face à lui, il découvre alors que l’homme est écrivain, qu’il est l’auteur d’une grande série de romans sentimentaux intitulée L’amour perdu de Giuliana P. Le barman ne connaissant pas celle-ci, l’écrivain se fait fort d’en expliciter l’intrigue qui verse progressivement dans le tragique. Dépité par le fait que l’auteur connaisse indubitablement les aboutissants de son récit, le garçon reprend son service.
Par phibes, le 28 octobre 2021
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782413011224
Notre avis sur Amours à l’italienne
Artiste à part entière, Zidrou continue à nous abreuver de son imagination débordante et de son impressionnante créativité. Rien que pour l’année 2021, l’artiste, toujours aussi volubile, a trouvé le temps de donner une suite à ses séries Boule à zéro (T. 9), Les beaux étés (T. 6), Les enquêtes de Ric hochet (T. 5), L’adoption (T. 3), Léonard (T. 52), Léonie (T. 3) et à produire dernièrement non seulement le présent album mais aussi La baleine bibliothèque et Even.
C’est avec une grande curiosité que l’on découvre Amore qui, comme l’évoque le titre, est appelé à nous immerger dans les ambiances sentimentales à l’italienne des années 60 via non pas une grande histoire unique mais huit petits récits indépendants intercalés dans une autre histoire en deux temps.
Comme on pouvait s’y attendre, Zidrou a décidé d’ébranler quelque peu notre sensibilité. Très loin de nous offrir des historiettes nourries d’une romance à l’italienne chaleureusement haute en couleur, le scénariste préfère opter pour des séquences certes où l’amour trouve une place de choix mais qui entretiennent des situations aux accents atypiques. Aussi, cette affection partagée, si elle génère parfois quelques effusions de bonheur, se conjugue ici allègrement avec drame, séparation, libertinage, adultère voire plus douloureux avec inceste, assassinat…
L’on concèdera donc que ces récits très intimistes marquent profondément et donnent matière à ébranler notre émotivité. A ce titre, on pourra reconnaître la juste évocation de ces instantanés particulièrement saisissants dans le verbe parfois métaphorique et dans leurs conclusions directes, sans appel.
Le travail stylisé de David Merveille démontre sans ambiguïté que l’artiste est un très bon illustrateur. A l’origine de trois albums sur Monsieur Hulot, ce dernier confirme son trait généreux semi-réaliste qui dénote une belle rigueur graphique, jouant très efficacement pour camper des ambiances précises sur le choix des couleurs dont les aplats larges tranchent subtilement avec d’autres touches très localisées.
Un excellent one-shot qui vous fera percevoir l’amour à l’italienne d’une manière plus cash que sensuelle !
Par Phibes, le 28 octobre 2021