ANDROIDES
Invasion

Emergeant d’un long sommeil au sein d’un cocon, Jerrod a la désagréable surprise de découvrir son monde. Complètement dans le cirage, il se voit épaulé par deux hommes et une femme qui tentent de lui faire reprendre ses esprits. Il n’a pas le temps d’obtenir les premières réponses aux questions qu’il se pose qu’une sinistre créature défonce l’endroit où ils se trouvent. C’est la fuite immédiate durant laquelle Jerrod, toujours confus, découvre les pouvoirs surprenants de ses sauveurs. Qui plus est, alors qu’il commence à avoir des visions, il apprend de ses acolytes qu’il est lui-même doté d’un pouvoir empathe de niveau supérieur et qu’ils attendent de lui les réponses qu’eux-mêmes espèrent depuis trois jours. Après avoir été boosté par Amber pour mieux percevoir la réalité qui l’entoure, Jerrod semble enfin prêt à affronter le monde extérieur grevé par une invasion d’aliens généralisée et où tous les habitants semblent avoir disparu. Tout en se dirigeant vers un lieu sécurisé et en continuant à s’interroger sur son rôle effectif, Jerrod découvre la toute-puissance de leurs agresseurs. C’est d’ailleurs après avoir atteint leur destination que l’empathe va avoir l’occasion de se confronter à un alien. Ce contact hors norme va finir par lui ouvrir les yeux et l’esprit, et lui permettre d’élaborer une contre-attaque.

Par phibes, le 13 novembre 2016

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Notre avis sur ANDROIDES #3 – Invasion

Pour ce troisième volet de cette nouvelle série-concept lancée par Jean-Luc Istin chez Soleil, Sylvain Cordurié fait son entrée dans cet arc narratif futuriste dont les trois lois de la robotique initiées par le romancier Isaac Asimov prennent leur signification.

Force est de constater que ce scénariste pour le moins créatif, a décidé le temps de cet ouvrage de s’éloigner de l’univers dans lequel il évolue depuis plusieurs années et qui est dédié au fameux Sherlock Holmes dans la collection 1800 du même éditeur. Cette incartade nous permet donc de plonger dans une anticipation à part entière ayant trait à l’invasion de notre monde du futur vue par une minorité de personnages en plein questionnement.

De fait, l’on suit Jerrod et les siens dans cette quête aux accents de catastrophe planétaire qui doit les affranchir sur ce qu’ils sont, sur leur rôle effectif, sur ce qui se passe autour d’eux et sur ce qui sont censés faire pour restituer le monde tel qu’il était avant l’intrusion de extraterrestres destructeurs. A ce titre, l’intrigue se veut soutenue par une fuite en avant permanente qui draine inévitablement un mystère que personnages et lecteur doivent découvrir au fil des planches. L’on concèdera que l’action est omniprésente (les assauts extraterrestres sont sans appel) et laisse donc que peu de répit. Bien qu’assez conventionnelle, l’on accordera que l’histoire qui s’accroche à de multiples références (voir certaines répliques de Jerrod), offre quelques bonnes surprises dans son déroulement et surtout dans sa finalité quant à l’identification des fameux androïdes.

Malgré tout, l’on concèdera que le choix du personnage de Jerrod, geignard et rustre à souhait, est de nature à peser lourdement dans le déroulement de l’histoire. Son comportement effronté (assurément dû à son état de « renaissance ») a quelque chose qui, à la longue, devient presque insupportable.

La mise en images est confiée à Emmanuel Nhieu qui réalise un travail très agréable. L’ambiance post-apocalyptique dans laquelle il nous immerge est fortement convaincante. Les décors urbains dévastés témoignent d’une belle recherche quant à leur véracité. Côté personnages, là aussi, il y a du bon, Jerrod et ses pairs engoncés dans leurs tenues moulantes, font un certain effet.

Un troisième opus futuriste qui a certes son charme mais qui reste un ton en dessous des deux précédents.

Par Phibes, le 13 novembre 2016

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