ANDROIDES
Les larmes de Kielko

Dans le Los Angeles de l’année 2037, la famille Morgan a le privilège de bénéficier des services de l’androïde Kielko. Pourtant programmé pour assumer des tâches domestiques, ce dernier se voit toutefois soumis à un questionnement interne que ses programmes implantés ne gèrent nullement. Il ne manque pas à faire preuve d’une telle sensibilité à ce qui l’entoure, à la couleur rouge du sang humain et également aux activités de ses maîtres qu’il en développe une fascination incroyable. C’est d’ailleurs ainsi qu’il s’aperçoit que Grady Morgan joue un jeu dangereux, lorsque son épouse est en déplacement, en entretenant une relation extraconjugale préjudiciable pour la famille. Témoin de ces écarts de conduite qui n’ont plus de secret pour lui, Kielko se doit toutefois de garder le silence et protéger son maître. Mais jusqu’à quel point ?

Par phibes, le 1 juin 2017

Notre avis sur ANDROIDES #4 – Les larmes de Kielko

Les larmes de Kielko est le quatrième et dernier récit qui alimente la série concept initiée par Jean-Luc Istin et dédiée aux androïdes. Comme il se doit, à la faveur de cet opus, nous faisons un saut dans le futur, un futur dans lequel le robot a pris pleinement sa place de façon à suppléer l’être humain dans les tâches quotidiennes.

Pour cette occasion, c’est Jean-Charles Gaudin, scénariste prolifique à qui on doit des séries telles que L’Assassin Royal, Vigilantes, Phoenix, Les Arcanes du Midi-Minuit, Le Feul…, qui vient scénariser cette nouvelle histoire dont le personnage principal est un androïde nommé Kielko. A ce titre, l’auteur nous introduit, sous le couvert des trois lois de la robotique édictées par le romancier Isaac Asimov, dans une intrigue captivante qui n’est pas sans rappeler celle développée dans le film I, Robot d’Alex Proyat. On y découvre, dans une évocation plutôt intimiste voire presque mécanique, le dysfonctionnement de Kielko qui lui permet de prendre conscience de son entourage jusqu’à percevoir des émotions et à agir selon son propre ressenti.

De fait, sans qu’il y ait beaucoup d’actions, l’on se laisse happer par cette intrigue immersive, d’une grande fluidité, qui s’installe peu à peu et qui tourne autour du comportement du robot, de ses visions très ciblées de ses maîtres. Bien sûr, on pressent un drame mais sans trop savoir comment il va se déclarer. Et quand il survient, se pose la question du pourquoi et de ce qu’il cache réellement.

La partie graphique de cette histoire a été confiée à Viska, artiste qui intervient pour la première fois dans un album grand public. Au vu du résultat, ce dessinateur démontre un très beau potentiel pictural. L’apparence mécanique de Kielko est très convaincante et donne une réelle présence à ce dernier. Personnages et décors se révèlent de bonne qualité et donnent, au travers d’un découpage averti et d’une belle colorisation, un intérêt indubitable.

Un quatrième volet particulièrement abouti qui fait conjuguer admirablement technologie avec sentiment.

Par Phibes, le 1 juin 2017

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