ANDROIDES
La dernière ange

De nombreuses planètes isolées situées à la frange du Colonyverse sont l’objet d’attaques sauvages perpétrées par des aliens belliqueux qui ne laissent à chaque fois aucun survivant. Afin de récupérer toutes sortes d’informations sur les victimes et éventuellement sur les agresseurs difficiles à percevoir, les autorités terriennes envoient à chaque attaque des androïdes appelés « les dernières anges ». Celles-ci font donc leur office sur les champs de ruines et repartent ensuite dans leurs vaisseaux pour restituer leurs analyses et attendre une prochaine mission. Tout pourrait se dérouler normalement sauf que l’un de ces androïdes a subi un bug et s’est mis à développer une certaine conscience. Jusqu’à ce que lors de la 77ème attaque sur la planète Ilog, il se voit tomber dans un piège tendus par des survivants. C’est lors du contact avec ces derniers qu’il va être aidé à découvrir que le Colonyverse est en grand danger et que les missions auxquelles il participe sont en fait une sinistre mise en scène.

Par phibes, le 11 mai 2020

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Notre avis sur ANDROIDES #7 – La dernière ange

Toujours sous le couvert des trois lois de la robotique élaborées par le romancier Isaac Azimov, Jean-David Morvan intègre cette série-concept initiée par Jean-Luc Istin. Comme il se doit, cet auteur prolifique vient nous proposer une nouvelle histoire ayant pour personnage central un androïde, sorte de robot semblable en apparence à l’homme.

La dernière ange est un récit de science-fiction qui a la particularité de nous transporter dans une aventure robotique des plus captivantes. A partir d’une entrée en matière très rapide et ô combien efficace, Jean-David Morvan nous plonge dans un décor chaotique au sein duquel son singulier protagoniste va s’émanciper. Via une voix-off qui fait comprendre qu’un autre personnage est à l’œuvre, on suit avec une curiosité croissante les différentes étapes du « réveil » de cet androïde femme, promis à lever le voile d’une manipulation on ne peut plus sombre et dramatique.

Le travail d’évocation de cet univers est réellement conséquent. Dans une linéarité et une fluidité parfaites, le récit bénéficie d’une progression exponentielle finement mesurée, émaillée de surprises de toutes sortes, de rencontres inattendues et d’aveux chocs. On se laisse embarquer par ses péripéties qui, à n’en pas douter, s’appuie sur des faits horrifiques minutieusement mis en place et dotés d’une réelle intensité. L’androïde devient ainsi le grain de sable capable d’enrayer une manipulation totalitaire et par ce biais, génère l’espoir. Jusqu’au final, Jean-David Morvan tire avec brio les ficèles de son équipée en maintenant une tension palpable et en grand stratège, en lui donnant un final sans appel, émotionnellement puissant.

Au vu du travail superbe qu’il a l’habitude de restituer (voir Les maîtres Inquisiteurs T6, la trilogie de La nuit des morts-vivants…), Elia Boneti trouve en ce tome le moyen de continuer à nous émerveiller. Selon une composition des plus réalistes et véritablement esthétique, l’artiste donne vie à la dernière ange, à la faveur d’un jeu d’expressions et d’attitudes particulièrement bien léchées. Son dessin qui joue sur des visions futuristes se révèle être un véritable atout pour le travail scénaristique et apporte une réelle intensité à l’ensemble.

Un septième album superbement réalisé qui, de par sa teneur et sa saveur, intègre haut la main la série-concept Androides. A découvrir urgemment !

Par Phibes, le 11 mai 2020

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