ANISS
Carpette Diem

Au royaume des Mille-Mers, pour avoir entretenu des idées subversives, la jeune scientifique Naily a été condamnée au bannissement et a dû, de fait, quitter la cité portuaire de Pah-Naari à destination d’une contrée plus compatissante. De son côté, à KhaAr-Pett la capitale du tapis, le livreur Aniss n’est pas mieux loti et accumule les embrouilles avec ses clients. Suite à une dernière livraison ratée, il se doit de chercher un nouveau travail mais sans résultat eu égard à sa réputation de raté. Toutefois, Abe, un patron de société de tapis, lui offre l’occasion de mener une mission que personne ne veut réaliser, celle de livrer un tapis à El-Astor. La mission semble des plus faciles pour Aniss sauf qu’elle cache quelque chose de plus pernicieux et qu’elle va faire vivre au jeune livreur une sacrée aventure.

Par phibes, le 2 avril 2013

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Notre avis sur ANISS #1 – Carpette Diem

Le moins que l’on puisse dire est qu’Eric Corbeyran, fidèle de la maison Delcourt, apprécie la collection Terres de Légende (Archipel, Weëna, Nebson Lobster, Abraxas…) et nous le prouve encore une fois en initiant cette nouvelle aventure sous le couvert du fameux catalogue. Pour les besoins de celle-ci, il s’adjoint les aptitudes déjà appréciées dans Caravane ou Spoogue d’Olivier Milhiet et ensemble, nous invitent à se laisser porter par les arômes épicés de leur dernière production.

C’est dans un univers imaginaire assez proche de celui des Mille et une nuits que se déroule les péripéties qui ont pour dessein de nous conter la destinée de deux personnages, promis, semble-t-il, à un avenir particulièrement fastueux (si on se réfère à la première planche de mise en bouche). Naily la scientifique et Aniss le livreur de tapis ne se connaissent pas et ont un point commun, celui d’être en dissidence avec la bonne marche du royaume des Mille-Mers. Fort de ce constat, ils ont tout deux un parcours à réaliser, un parcours qui, évidemment, va les mettre en contact pour vivre des moments bien animés.

Conformément au sous-titre, Eric Corbeyran emprunte ici un ton plutôt léger, utilisant une certaine cocasserie dans les circonvolutions à l’orientale de ses protagonistes. Cette forme scénaristique qui se rapproche de celle d’un conte et qui n’exclue pas un soupçon de fantastique est bien plaisante et permet de prendre plutôt en dilettante les ennuis de ces derniers. A cet égard, on ne se plaindra pas de voir Naily et Aniss subir, au fil des nombreuses rencontres, moult tracas un tantinet désopilants, dans une intrigue fluide, plutôt simpliste et distrayante.

Graphiquement, Olivier Milhiet joue agréablement la carte de la fantaisie. L’onirisme de son univers qui se nourrit des ambiances de l’Orient possède une saveur juvénile qui n’est nullement déplaisante. On ressent beaucoup de chaleur dans son travail, conforté par un trait semi réaliste fouillé et une propension à délivrer un message clair, bien animé et cocasse. A cet égard, les personnages, un tantinet infantilisés, dégagent une bonhomie particulièrement attachante.

Une bonne entrée en matière pleine d’exotisme, de légèreté et de chaleur qui a la particularité de faire passer un petit moment de lecture bien sympathique.

Par Phibes, le 2 avril 2013

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