ANONYME !
Volume 1

Cette nouvelle série, qui commence comme n’importe quelle série d’ado au collège se transforme très vite en véritable drame ! Elle met en avant d’une part cette violence que subissent parfois certaines jeunes ados, mais plus globalement elle parle de responsabilisation et du qu’en dira-t on !…

Car voilà, quitte à tout perdre, à devoir se retrouver derrière les barreaux, Takashi n’a qu’un objectif, protéger cette jeune amie qu’il aime et qui est fondamentalement la vraie victime de cette histoire !
Alors bien sur, il s’agit ici de suivre cette descente aux enfers que subit le collégien qui va désormais devoir vivre avec ce secret, mais qui doit surtout assumer jusqu’au bout ses décisions ! Néanmoins, encore une fois, dans ce type de situation, il est bien plus question d’observer le processus de culpabilisation, le chemin de croix du héros qui ne tente à aucun moment d’expliquer la vraie nature de son geste, plus enclin à subir servilement sa déchéance, sans aucune étincelle de rédemption. Même son amie Sasaki, qu’il retrouve, ne se rapproche de lui que pas pitié, par affection, mais certainement pas pour réellement l’aider à rétablir la vérité.

Il règne donc sur ces planches comme un parfum d’irrémédiabilité, une voie sans issue dans laquelle Takashi s’éteint lentement, emportant tous ceux qui se tiennent autour de lui dans le gouffre !

Il aurait pu être intéressant d’axer l’intrigue autour du cheminement de la réhabilitation, observer un jeune garçon en train de se reconstruire, se réaffirmer, évoluer, plutôt que de suivre un personnage qui se vide et sur lequel tous s’acharnent pour réduire la moindre de ses tentatives à néant. Ce qui va,certainement, l’amener à devenir l’animal qu’ils voient tous en lui, cet être dénué d’émotion et extrêmement violent, ce qu’il n’est absolument pas… La victime soumise qui laisse ses tortionnaires lui plonger la tête dans le bassin, sans esquisser le moindre geste pour se défendre !
En parallèle, les auteurs mettent aussi en avant la faculté qu’ont les masses à pointer du doigt sans d’une part réfléchir, et encore moins prendre du recul. Il n’est pas question de comprendre, mais de condamner. Les effets avant la cause. La précipitation avant la discussion et la compréhension. Typique de nos sociétés de l’immédiat qui jugent sans savoir, et qui brodent ensuite…

Peut-être que le salut viendra de Sasaki, de sa capacité à dépasser la honte de son viol pour enfin protéger à son tour son ami, avant qu’il ne soit trop tard. Nous verrons dans les prochains volumes !

Par FredGri, le 22 mai 2020