ANTARES
Episode 6
Persuadé qu’a enfin sonné l’heure où il va rencontrer "ses premiers extraterrestres", l’insupportable Jedediah s’est précipité sur l’échelle permettant l’accès à l’aéronef qui s’est mystérieusement matérialisé à côté de celui qu’il partage avec Kim et leurs autres coéquipiers. Mais Kim en a décidé autrement et c’est elle qui, avec Alexa, va finalement pénétrer dans le vaisseau. A peine à l’intérieur, le fameux vaisseau va se volatiliser, aussi soudainement qu’il était apparu ! La disparition des deux femmes sera heureusement de courte durée, et c’est bien accompagnées qu’elles seront de retour ; avant que Sven l’extraterrestre apparaisse à son tour et apporte des réponses à bien des questions que se posaient les humains…
Par sylvestre, le 11 septembre 2015
Notre avis sur ANTARES #6 – Episode 6
Après un cahier de quatre pages résumant les aventures de Kim depuis le premier tome d’Aldébaran et avant trois pages retranscrivant une interview de Leo, les planches du dernier tome du cycle Antarès livrent des secrets qui jusque là étaient encore bien gardés et posent des questions dessinant (mine de rien) les bases de ce qui pourrait être une suite à la saga.
Comme dans tout tome final d’une série de Leo qui se respecte, les "robinets à mots" sont ouverts en grand et les dialogues se font de plus en plus fournis, parfois au détriment du dessin qui s’épure alors au maximum, notamment des décors. Plusieurs réponses à des mystères qui planaient sont données quasi en même temps : soit elles ne devaient pas être données trop tôt pour que l’intrigue perdure, c’est normal, soit l’auteur doit rattraper du retard pour avoir fait traîner certaines situations qui seraient passées tout aussi bien si elles avaient été traitées plus rapidement. Parmi ces réponses qu’on attendait, certaines se révèlent malheureusement un peu faciles et en cela un brin décevantes, dommage.
Côté personnages, le fossé se creuse encore plus entre les différents types de caractères : les femmes sont décidément toutes belles et intelligentes quand les hommes sont eux hypnotisés par elles ou, dans le pires des cas, sont comme Jedediah des êtres irrécupérables. L’auteur partage ainsi quelques sentiments qu’il nourrit sur l’être humain et sur le comportement qu’il peut avoir en groupe ; comme il le fait depuis de nombreux albums déjà.
La SF de Leo reste captivante et son imagination galopante. L’artiste semble néanmoins avoir un peu de mal à se renouveler et voir le cycle prendre fin est en cela une bonne chose ; en espérant que si suite il y a, elle ne nous repoussera pas d’entrée dans ces mêmes schémas qu’il a tendance à exploiter jusqu’à la corde.
Malgré les faiblesses qu’on a pu lister au fil des albums qui la composent, la série Antarès sera restée une lecture fort agréable s’intégrant parfaitement dans l’œuvre globale des Mondes d’Aldébaran. Et allez… On chipote sur certains points, c’est vrai… Mais c’est vrai aussi que c’est quand même sacrément bien pensé et réalisé, tout ça ! Et que même si a pu être agacé par le côté parfois "psychologie niveau zéro" de certaines scènes, on apprécie finalement vraiment que les bandes dessinées de Leo ne soient pas qu’un bestiaire merveilleux et qu’un catalogue de vaisseaux spatiaux mais de véritables histoires, de grandes aventures, avec des idées, de la consistance et du talent.
Par Sylvestre, le 11 septembre 2015