Antigone
Antigone, fille d’Œdipe, assiste impuissante à la guerre fratricide qui oppose ses deux frères après la mort de leur père. Le trône de Thèbes est dévolu à Etéocle qui refuse de partager le pouvoir avec son frère Polynice, ce dernier va rassembler une armée d’étrangers pour s’emparer du royaume. Cette lutte se terminera dans le fracas des armes avec la mort des deux jeunes gens.
Par olivier, le 6 février 2017
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782344010723
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Notre avis sur Antigone
Leur oncle Cléon va monter sur le trône et avec lui reviennent des temps de paix et de prospérité. Pour son neveu Etéocle, défenseur de Thèbes, il organise de grandioses funérailles, pour Polynice qui a osé lever les armes contre sa propre cité, il interdit toute sépulture et promet la mort à qui transgressera cette loi.
Antigone pleure cette injustice et sa colère, durant dix ans, se canalise dans la confection de masques mortuaires en terre cuite. Jusqu’au jour où elle s’oppose directement à Créon en offrant une sépulture à son frère, entrainant son funeste destin.
Chaque nouvel album de Regis Penet est une nouvelle claque graphique et cet album n’échappe pas à la règle avec une adaptation d’une puissance saisissante.
La mise en scène très théâtralisée apporte des frissons d’émotions et l’économie de mots au profit des regards, des gestes et de la posture des corps nous plonge dans un maelström de sentiments déchirants.
Symbole de l’individu en lutte avec un pouvoir et des forces qui le dépassent, Antigone reste d’une éternelle modernité. Le poids du pouvoir, la révolte devant l’injustice, le sacrifice de soi pour aller jusqu’au bout de ses convictions, l’amour, tout est ici condensé et restitué avec une remarquable justesse.
On se fait happer par cette tragédie intemporelle qui s’appuie sur une mise en image audacieuse. Régis Penet a travaillé chaque planche en peinture sur bois, donnant à l’ensemble de l’album une tonalité chaude et profonde. Le scénariste-dessinateur s’affranchi de la construction classique pour laisser les espaces s’imprégner des sentiments des acteurs et guider le lecteur en une lecture philosophique et une réflexion très fluide sur la société, le rôle et l’engagement des individus.
Par Olivier, le 6 février 2017
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