APPEL DES ORIGINES (L')
Harlem

Dans les années 20, Anna, jeune et belle métisse vivant dans le quartier animé de Harlem, vit au rythme de ses journées qu’elle passe à servir les bons petits plats de Benny, son oncle restaurateur. Parfois, son métissage lui occasionne quelques démêlés avec les puristes de la communauté noire qu’elle digère sous le réconfort de Benny. Toutefois, ces petits tracas n’entament nullement sa vivacité qu’elle entretient avec sa passion pour la musique jazz qui se joue dans les bars clandestins. Ainsi va la vie d’Anna qui se voit aujourd’hui prendre un nouveau tournant à la suite d’une terrible découverte, celle d’un père blanc survivant. Aussi, après que sa grand-mère Granny lui ait avoué le secret de ses origines, la jeune femme n’a qu’une seule envie, retrouver celui qu’elle n’a jamais connu. Mais sa quête ne s’annonce pas sous les meilleures auspices, car le recherché a disparu lors d’une expédition en Afrique.

 

Par phibes, le 8 mars 2011

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Notre avis sur APPEL DES ORIGINES (L’) #1 – Harlem

Le sympathique duo Joël Callède/Gaël Séjourné se reconstitue après avoir œuvré sur la série fantastique et angoissante Tatanka. Pour ce faire, il s’associe à la maison Vents d’Ouest pour mettre en avant leur nouveau projet qui fleure bon les années de la prohibition durant lesquelles la destinée d’une jeune métisse va basculer en une quête initiatique.

Ce premier opus est bien sûr celui par lequel Anna, l’héroïne, va se présenter au lecteur, dans sa fringance et sa féminité. Joël Callède opte pour une évocation colorée débordant de charme, de sentiments les plus généreux et vibrant sous les mélopées enivrantes jazzies. Dans cette ambiance historique on ne peut plus chaleureuse et attachante, une quête, noble en soi, aux origines prend naissance. On sent que le scénariste est en pleine possession de son sujet qu’il retranscrit dans une structure riche en mouvement et en évènements. De fait, grâce à l’intrigue qui tourne autour d’un père inconnu disparu, le récit prend une tournure dangereuse, le drame côtoie l’amour, dans un puissant amalgame émotionnel qui saisit inévitablement.

Le travail qu’exécute Gaël Séjourné est du plus bel effet. Force est de constater que ce dernier maîtrise à la perfection le trait expressif de ses personnages principaux, prouvant une rigueur artistique incontestable. En particulier Anna qui nous apparaît dans sa beauté la plus confondante de par son regard enchanteur vert qui n’est pas sans rappeler les personnages éprouvés de Jean-Pierre Gibrat. De même, au vu des nombreux décors qui agrémentent chaque vignette, on perçoit que le dessinateur aime le détail et le restitue dans des ensembles historiquement probants, dans un encrage doux, associé à une colorisation non violente.

Un prélude à une aventure initiatique bercée de romantisme et de drame (qui devrait s’étendre sur trois tomes) à lire absolument tant la beauté de la quête vaut l’éclat du graphisme. Un coup de cœur assuré qui répond à un appel qu’on ne peut laisser sans réponse !

 

Par Phibes, le 20 mars 2011

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