ARCANES DU MIDI-MINUIT (LES)
L'affaire mentaliste

Jean-Charles Gaudin a réellement la fibre créatrice ces temps-ci puisque lors de ces derniers mois, il voit fleurir son nom de scénariste émérite sur trois albums différents. Après le 11ème opus de Marlysa, le premier tome des démons d’Armoise, voici le 9ème volet des aventures oniriques de Jim et Jenna, les deux agents spéciaux du bureau royal de York City.

Cet épisode nous entraîne dans une nouvelle affaire de terrorisme qui a le mérite de réunir les protagonistes récurrents de la série. Fort de cette association délectable, le récit se veut posséder un souffle cohérent, porteur d’humour et de drames, qui permet de nous lancer dans une enquête policière livrée sur plusieurs fronts. A cet égard, Jean-Charles Gaudin démontre qu’il est l’aise dans la façon d’organiser cet univers bigarré et imaginaire qu’il a mis en place depuis 2002 avec son complice Cyril Trichet et de le faire évoluer dans des investigations actives toujours dépaysantes. L’affaire mentaliste ne déroge pas à la règle et a l’avantage de se dérouler progressivement jusqu’à la une fin explicative, au gré de pistes habilement mises en place (tantôt fausses, tantôt payantes).

Il va de soi que l’on retrouve, comme dans toutes les aventures précédentes, le jeu subtil par miroir interposé du midi-minuit du couple formé par les Mc Kalan qui vient ainsi apporté une dose supplémentaire de sympathie et de fantaisie. Dans la présente aventure, son intérêt n’est pas forcément avéré. Malgré tout, pour l’habitué de la saga, cette acrobatie est indispensable.

Le monde extraordinaire de York City ne serait pas aussi probant sans les effets picturaux de Cyril Trichet. Depuis 10 ans qu’il dessine les aventures de Jim, Jenna, Beltran, Marnie et bien d’autres, narrées par un vieux chroniqueur, cet artiste reste maître de son trait rond abouti. Son univers animalier humanisé est toujours sympathique à aborder de par la pluralité de ses personnages à la bonhomie avérée et de par les ambiances qu’il génère.

Une nouvelle affaire qui ne manque pas de panache, de drame et de fantaisie aussi, à la qualité indéniable permettant un bon petit moment de lecture.

Par Phibes, le 14 février 2012