ARELATE
Neiko

Ce quatrième tome d’Arelate entame un nouveau cycle, et pour l’occasion nous suivons le jeune Neiko dans son apprentissage de la vie, il découvre le travail, le courage, l’indépendance, mais néanmoins pour les besoin du protocole lié à son milieu il doit aussi retrouver régulièrement le foyer familial et entamer même des fiançailles avec une jeune fille qu’il n’a vu qu’une fois alors qu’elle avait 6 ans et lui 8…

Dans ses traces, donc, nous appréhendons une autre facette moins urbaine de cette époque ! Et une nouvelle fois la richesse de la documentation est impressionnante, d’autant que les auteurs ne se cachent pas pour autant derrière ce cadre très précis pour mettre en suspend leur récit, bien au contraire. Ces détails ne restent qu’en arrière fond, histoire d’accentuer le naturel de certains gestes, le côté authentique ! Et c’est ce qui fait la très grande force de ce projet, la volonté d’installer un réalisme du quotidien extrêmement précis, fruit de longue recherches, de découvertes archéologiques passionnantes !
Et d’ailleurs le dossier en fin de volume vient parfaitement accompagner la lecture en précisant la fonction de tel objet, en expliquant telle coutume… C’est remarquable d’érudition, avec un vrai sens pédagogique qui résonne très habilement avec les magnifiques planches de Laurent Sieurac et l’histoire que nous venons de lire.

Bien sur Arelate c’est un peu l’antithèse du péplum tel que nous le connaissons, avec des combats, du rythme échevelé, des grands sentiments… Ici le récit prend son temps, il insiste sur les petits moments, sur les personnages qui ne sont en rien des archétypes, si ce n’est qu’ils représentent tous une facette bien précise de cette société antique, ce qui permet aux auteurs d’aborder des aspects très différents de cette histoire !

Toutefois, dans ce volume, l’accent est vraiment mis sur Neiko qui est le véritable moteur de l’intrigue.
Cependant, il faut bien reconnaître que cette histoire ne fait que poser des bases pour l’instant, on est sorti plus ou moins des trois précédents tomes et ici on se prépare pour la suite. C’est peut-être ce que l’on pourrait reprocher à ce nouvel opus, manquer de dynamique propre.
Malgré tout, Neiko gagne en consistance et en charisme. C’est un jeune homme qui grandit, qui n’a pas forcément la fibre révoltée, mais pourquoi pas, après tout il n’a certainement pas d’autre but que de rester dans cette caste. La tension vient bien plus, encore une fois, de Vitalis qui entame son enquête au grand dame de Delia qui ne supporte pas que l’on remette en question les motivations d’Atticus !

Un volume très bien mené, qui pose de nouvelles bases et c’est passionnant !
Du polar historique au rythme tranquille, qui reste surtout une lecture réellement instructive !

Très recommandée !

Par FredGri, le 13 juin 2015