ARS MAGNA
Transmutations

A la fin de l’année 1943, alors que la cité bruxelloise subit le joug de l’occupant allemand, une course à la découverte d’un trésor ancestral protégé par la société secrète Ars Magna s’est engagée. Pendant que le sinistre Colonel Kurten, mandaté directement par Hitler, mobilise ses troupes pour mettre la main sur des indices probants, le professeur d’Histoire Philippe Cattoir tente de son côté de le devancer en essayant de décrypter les messages codés du professeur Van Kessel malheureusement suicidé. Aidé en cela par un petit groupe de résistants mené par l’intrépide Sophie, Philippe Cattoir parvient à déduire que l’objet qu’il recherche, le fameux Phénix, semble être lié à l’arche d’alliance et qu’il possède des vertus extraordinaires qui confèreraient tout pouvoir à celui qui le détient. Aussi, il se doit de résoudre les énigmes glanées qui ont un rapport direct avec la ville belge et ses monuments, et ce, le plus rapidement possible, car l’adversaire n’est pas loin derrière et peut à tout moment le supplanter irrémédiablement.

Par phibes, le 13 août 2013

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Notre avis sur ARS MAGNA #2 – Transmutations

Cette deuxième partie nous permet de rentrer dans le vif de la course au trésor qui s’opère entre deux groupes antagonistes. Philippe Cattoir et ses pairs résistants d’un côté, et le Colonel SS Kurten et ses soldats, de l’autre, sont promis ici à se rivaliser pour tenter de découvrir un antique trésor dont on commence à percevoir la facette légendaire.

Campant à la fois un Indiana Jones un tantinet timoré (à cet égard, on saluera le sympathique clin d’œil fait dans une vignette à cette saga cinématographique) et un Robert Langdon érudit incollable sur l’histoire de Bruxelles, Philippe Cattoir nous embarque dans son analyse particulièrement bien étudiée par son créateur Alcante. En effet, on sent ce dernier plutôt à l’aise dans la façon de se mouvoir entre les époques historiques, entremêlant savoureusement faits avérés avec symboliques religieuses et faisant intervenir par surprise des personnalités célèbres. Aussi, de par la qualité des énigmes et ce rapport aux fondements historiques et aux emblèmes de la cité bruxelloise, le récit, qui n’échappe pas à un certain classicisme, demeure très agréable à suivre et se veut presque didactique. Il va de soi que le jeu imprimé entre les deux antagonistes (quel est celui qui va supplanter l’autre ?) et l’atmosphère occulte dégagée par l’objet à découvrir dispensent un suspense plutôt concluant.

De même, cette quête ésotérique passe par la relation fluctuante entre les personnages, en particulier, entre Philippe, Sophie et Jean. A cet égard, Alcante met un peu de piment et semble nous préparer à quelques rebondissements à vivre dans le prochain opus. De plus, le scénariste n’occulte nullement l’action qu’il ne manque pas de distiller, à coup de courses-poursuites animées entre belligérants.

On ne peut que saluer la partie graphique exécuté par Milan Jovanovic. Ce dernier, habitué à travailler avec Alcante (ils ont en commun le triptyque Jason Brice), nous délivre un message réaliste des plus clairs. S’appuyant à n’en pas douter sur un effort documentaire, ce dessinateur croque subtilement et avec générosité les monuments bruxellois sous l’occupation. Son trait, mis en relief par une colorisation réussie, reste très fin, proportionnel et rend charismatiques ses personnages.

Une remarquable deuxième tome qui entretient un très bon mystère et qui donne envie de voir la suite.

Par Phibes, le 13 août 2013

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