ASLAK
Le Monde du Rien

A bord des deux drakkars Aslak et Markvard et à la recherche du passage pour revenir dans le monde des humains, Skeggy, Sligand et leurs compagnons ont enfin atteint la porte de Vimund. En utilisant la fibule possédée par Dankrad, ils parviennent à franchir la gigantesque porte pour se retrouver rapidement devant une deuxième. Au moment de la formulation des paroles magiques, Osfrid, le seul à lire le livre magique, est assassiné par Frowin et tombe à l’eau. Les deux équipages se voient alors dans l’obligation de se lancer à la poursuite du cadavre d’Osfrid et pour cela, n’ont d’autre solution que se laisser entraîner par le courant qui les entraîne inexorablement vers une destination mystérieuse. Perdus au milieu de nulle part, côtoyant des hordes de morts-vivants, subissant la morsure d’un froid de plus en plus saisissant, ils ne tardent pas à échouer dans un monde glacé où un nombre incalculable de navires ont échoué. Serait-ce le royaume de Niflheim, le monde où les morts se présenter à Hel pour recevoir son jugement ? Pourront-ils retrouver parmi les différentes colonnes des trépassés qui arpentent ce monde du Rien leur compagnon Osfrid ?

Par phibes, le 31 janvier 2016

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Notre avis sur ASLAK #4 – Le Monde du Rien

Les péripéties se poursuivent pour les deux équipages vikings menés par Skeggy et Sligand sous le couvert de leurs capitaines Roald le Borgne et Brynhild. Nous les retrouvons après leurs mésaventures dans le monde du dessous et leurs dernières déceptions quant à la possibilité de remonter dans le monde des vivants. Désormais, perdus sur un fleuve souterrain et aveugles pour avoir perdu Osfrid le seul habilité à lire le livre magique, nos chers personnages n’ont d’autres solutions que se laisser porter par le flux afin de retrouver leur compagnon.

Ce quatrième tome qui s’inspire toujours de la mythologie nordique est l’occasion de suivre des pérégrinations pleinement décalées, qui mettent en évidence des personnages certes aux caractères différents mais bien investis pour nous distraire. A ce titre, Hub (qui intervient ici sous la casquette de scénariste uniquement) reste associé à Fred Weytens (coscénariste qui signe également les dialogues) et ensemble, s’amusent à faire évoluer leurs aventuriers vikings dans un monde onirique qui, une fois encore, nous réserve de bonnes surprises.

A commencer par l’intrigue générale qui suscite bien des interrogations quant au mystère qui l’entoure, prend un peu plus de consistance eu égard aux agissements sournois de Frowin, le diablotin. On sait maintenant qu’il n’agit pas seul, qu’il obéit à un maître dont l’identité reste encore à découvrir. Par ailleurs, tout en s’enfonçant dans le monde de Hel, le récit prend une dimension fantastique plus importante en se rapprochant progressivement de l’entourage des dieux. On ne manquera pas au passage de se nourrir de la tournure de ce road-movie au pays des morts dans lequel beaucoup de choses se passent et qui donne lieu à des échanges croustillants (entre l’émotif et massif Almarik et l’oracle Dankrad par exemple), à des rencontres mortifères risibles et surprenantes (les neuf colonnes des morts), à l’émergence d’un nouveau personnage Snoguld tout en puissance, à l’évocation révélatrice des passés des protagonistes. En parallèle, l’on suit les vicissitudes de Bathilde restée au pays, soumise, malmenée par le chef Waldemar, personnage aussi cynique que cruel.

Au niveau du dessin, Emmanuel Michalak réalise un travail admirable. Assurément assisté par un Sébastien Lamirand, coloriste particulièrement aiguisé (lui-même assisté d’Alexandra de La Serna et de Guillaume Grzeczka), l’artiste donne vie au monde glacial de Niflhein, à la faveur d’une évocation semi-réaliste généreuse riche en détails et d’une dynamique emballante. Il va de soi que ses personnages sont particulièrement plaisants à suivre, grâce à leurs multiples mimiques, certains provoquant l’hilarité, d’autres l’inquiétude.

Voilà un épisode appétissant, plein de bonnes trouvailles et de délires, qui a l’avantage de conforter l’intérêt de la saga et qui a le don, grâce à l’inventivité de ses auteurs et au jeu risible de leurs personnages, de ne pas se prendre au sérieux. Un pur divertissement !

Par Phibes, le 31 janvier 2016

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