ASPIC, DÉTECTIVES DE L'ÉTRANGE
Vaudeville chez les vampires

Flora Vernet et Hugo Beyle, les deux détectives de la toute nouvelle agence d’investigations ASPIC, ont pu résoudre l’énigme concernant la disparition d’un ectoplasme lié à Ours-Espiègle, un indien faisant partie d’une troupe de forains installée à Lille. Malheureusement pour Flora, cette dernière est tombée sous l’emprise vampirique du comte Van Schreck qui appartient également au cirque et ce, malgré l’intervention des deux investigateurs Dupin et Nimber. Désormais en sécurité auprès d’Hugo, la jeune femme se voit la proie d’inquiétants cauchemars et ne peut s’empêcher de penser qu’elle a été ensorcelée. C’est alors que Dupin se décide à leur expliquer comment il est parvenu à croiser leur chemin en suivant la trace de ce sinistre comte. Considéré comme le plus grand criminel de sang du siècle, ce dernier sème la mort depuis de très nombreuses années au gré d’un déplacement incessant et incompréhensible. L’idée que Van Schrech fasse partie d’un cirque itinérant permet au détective de le retrouver ainsi à Lille dans le campement des forains dans lequel Flora et Hugo enquêtaient pour le compte d’Ours-Espiègle. L’étau s’étant resserré, l’arrestation du tueur semble être une question d’heures. Dorénavant écartée de l’enquête par Dupin, Flora décide, en catimini, de poursuivre de son côté ses investigations en entraînant son associé. Vu son état, ne se jetterait-elle pas dans la gueule du vampire ?

Par phibes, le 9 septembre 2015

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Notre avis sur ASPIC, DÉTECTIVES DE L’ÉTRANGE #4 – Vaudeville chez les vampires

Il aura fallu patienter deux ans pour lire la fin de la deuxième aventure vécue par la toute nouvelle équipe représentant la fameuse agence ASPIC spécialisée dans les enquêtes insolites. Dans le tome précédent, Flora et Hugo étaient à peine arrivés aux termes de leur affaire de disparition dans un camp de forains qu’ils se trouvaient pris à parti (et plus particulièrement Flora) par un sombre personnage aux dents bien aiguisées.

Puisqu’Ours-Espiègle a été rassuré, ce nouveau volet recentre en quelque sorte l’enquête policière autour du criminel insaisissable, ébauché à plusieurs reprises antérieurement durant les investigations du duo. Pour ce faire, Thierry Gloris trouve le moyen de réunir, pour notre plus grand plaisir, les personnages récurrents de la saga et de les envoyer, sous le couvert des agissements du buveur de sang, dans des investigations parallèles pleines de rebondissements.

Comme il se doit, si les tenants de l’enquête se meuvent dans un registre sanguinolent et mortuaire qui pourrait générer bien des frissons, son déroulement fait la part belle à une légèreté ambiante voire fantaisiste complètement convaincante. Le scénariste joue toujours aussi subtilement sur le caractère de ses protagonistes principaux, chacun possédant une personnalité qui module efficacement les péripéties. En particulier, l’imprévisible et obstinée Flora qui, une fois encore, et malgré l’emprise sournoise de Van Schrek, va tout faire pour supplanter son oncle Dupin et affronter inévitablement, sans perdre aucunement la face, ses adversaires peu naturels.

Pour les besoins de cet épisode et pour étayer les tribulations criminelles de son vampire, Thierry Gloris s’est permis de faire de nombreux clins d’œil à l’univers de Bram Stocker et en particulier son ouvrage Dracula, ainsi qu’à son adaptation cinématographique faite par Friedrich Wilhelm Murnau (Nosferatu). Il va de soi que cette interaction est pour le moins profitable par le fait qu’elle donne une consistance non négligeable et complète sans coup férir le volet humoristique.

Pour la partie graphique, l’on peut une fois de plus saluer la prestation de grande qualité de Jacques Lamontagne. Ce dernier maitrise son univers à la perfection et le fait évoluer dans le bon sens. Chaque vignette se veut receler toute une foultitude de détails, mis en évidence par une colorisation superbe et très riche. La recherche historique est indéniable, les décors sont des plus probants et les personnages sont pour le moins charismatiques.

Une fin de diptyque rondement menée qui renforce l’intérêt de la saga de par son côté volontairement insolite et qui fait espérer un troisième cycle. Chers auteurs, ne nous faites pas trop languir !

Par Phibes, le 9 septembre 2015

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