Au Clair de la Morte
Un jour de neige, le détective privé Richard Dombret tombe amoureux d’une morte dont le corps disparaît quelques heures après. De retour à son appartement, il est victime d’un attentat. Commence alors une étrange enquête où les obsessions du héros le poussent sur les traces de la sœur de la morte qui, à chaque pas, en compte deux d’avance sur lui.
Par geoffrey, le 7 novembre 2014
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Scénariste :
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dessinateur :
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Genre s :
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Sortie :
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ISBN :
9782203334762
Notre avis sur Au Clair de la Morte
On ne tombe pas amoureux d’une morte impunément, préviennent les auteurs belges de cette bande dessinée digne de David Lynch. Cavalier, roi, des sœurs jumelles, un sol pavé de dalles noires et blanches, un inceste masochiste, des rêves décalés, un club échangiste pour le bottin mondain, un tenancier à la Dodo la saumure… L’enquête entraîne le détective privé hors des sentiers battus à la rencontre de personnages dérangés et dérangeant.
« L’enfer, c’est les autres ». En tombant dans les griffes de la jumelle de la jeune femme morte, Richard Dombret confirme ce que disait Sartre. Car celle qui entretient des rapports intimes et violents avec son frère fait échouer ses tentatives pour lever le voile sur la pièce macabre qui s’est jouée. Elle ne parvient au contraire qu’à perturber un peu plus l’inconscient du privé. Les obsessions reviennent. Les amours fuyants. La peur du père. Ses échecs.
Un privé en enfer ou l’enfer de la vie privée ? C’est la question que pose le scénario de Frédéric Streng. L’auteur nous guide par une écriture rythmée et incisive dans cette histoire à l’ambiance maîtrisée. Celle-ci est servie par un trait noir et blanc particulièrement léché où tout ce qui touche à l’architecture sonne vrai : une ombre à la fenêtre d’un bâtiment haussmannien, l’éclairage d’une scène de meurtre, l’intérieur d’un restaurant, la neige qui tombe sur les toits, les voitures qui s’enfoncent dans le brouillard…
Dommage toutefois que les visages des personnages, en particulier celui du détective, soient taillés à la serpe et que les héroïnes, asiatiques à la plastique élancée, se ressemblent toutes. De même au niveau de l’histoire, la fin compliquée et un peu « brouillonne » enlève du plaisir au lecteur. On a du mal à connaître le fin mot de l’histoire, il faut la relire plusieurs fois. Et encore. Il reste une impression de flou sur ce qui appartient au rêve et ce qui se rapporte au réel. Peut-être comme dans les œuvres de Lynch justement ?
Par Geoffrey, le 7 novembre 2014
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