AU FIL DE L'ART
Volume 1

On sait depuis le début que Gradimir Smudja aime l’Art, qu’il lui rend hommage dans pratiquement chacune de ses planches, qu’il lui a déjà consacrer quelques albums et que cet amour lui a permis d’avoir un graphisme très inspiré et riche de références diverses. Avec ce premier tome de ce diptyque il s’associe à sa fille et nous propose une promenade au milieu de l’Art et des grands artistes qui ont marqué son histoire !

Assez naturellement l’album devient dès la première double planche très didactique. Non seulement on va se balader, mais en plus on va apprendre pas mal de choses.
Les auteurs prennent donc cette jeune héroïne, un double d’Alice, et l’envoient à la rencontre improbable de ces grands maîtres de l’Art. Bien sur, les choix sont évidents our la plupart, mais très subjectif aussi. Je veux dire par là que passer des grottes de Lascaux à Léonard de Vinci c’est faire l’impasse sur l’Art Antique, sur le Moyen Age, sur des tas d’artistes. Mais, très vite, on se rend compte aussi que Smudja a préféré se concentrer sur la Renaissance et ce qui a suivi, sur les révolutions techniques, les grands artistes universels et ceux qui ont marqué un tournant dans l’Art, au détriment de beaucoup d’autres qui auraient eu, eux aussi, leur place dans cet album. Mais bon, on ne peut pas satisfaire tout le monde d’une part et d’autre part j’imagine que les auteurs n’ont pas voulu non plus faire une histoire de l’Art ultra exhaustive.

En dehors de ces petites considérations égoïstes, je l’avoue, je trouve, par contre, qu’on peine un peu à juste suivre le fil du récit. Certes c’est très sympathique, mais ça part souvent en live, sur de l’anecdotique (L’astigmatisme du Greco etc.).
Mais en contre partie, c’est vrai qu’il y a des chapitres bien plus intéressants avec un vrai regard sur l’Art, sur la technique, sur l’impact de l’artiste sur l’histoire (Vermeer, Velasquez ou Michel-Ange…).

En fermant la dernière page je me suis donc demandé quel était le véritable propos de l’album, en fin de compte ?
N’est ce pas, avant tout l’hommage de deux amoureux de l’Art aux grands maîtres, bien avant d’être véritablement un pont entre le lecteur et ces artistes ? Car chaque page transpire de cette fascination qu’opèrent ces œuvres sur le père et la fille. Et bien au delà des têtes de chapitres (des doubles pages qui comprennent un texte biographique et une illustration) le lecteur se laisse prendre au jeu de ces divagations pleines d’entrain qui permettent au moins d’appréhender l’Art sans cette chape intellectualisante, en restant à la fois ludique, frais et plein d’inspiration.
Car s’il y a bien un pari gagné dans ce premier volume c’est de donner envie d’en voir davantage. J’ai moi même été d’emblée chercher à revoir les œuvres mentionnées, à fouiller pour approfondir ces ébauches de biographie, par exemple ! C’est tellement communicatif qu’on en veut encore !

L’Art mériterait en effet d’être davantage démocratisé de cette façon, par des artistes passionnés et passionnants comme Smudja.
Alors procurez vous rapidement cet album !

Très conseillé !

Par FredGri, le 24 novembre 2012